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On n’a jamais aussi peu fumé
On n’a jamais aussi peu fumé » titre LE PARISIEN à la Une. Le journal qui souligne qu’il y a deux millions de fumeurs en moins avec une baisse de la consommation de 30% en deux ans, affirme que les femmes et les jeunes sont les premiers à arrêter, et que les buralistes se recyclent peu à peu. C’est sur les deux millions de fumeurs en moins que titre le quotidien en page intérieure. Rapportant que selon les chiffres du Comité national contre le tabagisme, les Français ont fumé en moyenne 3, 85 cigarettes par jour en 2004, le journal juge ce recul « majeur » sachant qu’en 1975 le chiffre a culminé à 7,9 cigarettes par habitant. Le quotidien qui note que le nombre de fumeurs est passé de 15,3 à 13,5 millions entre 1999 et 2003, précise que cette diminution s’explique par une hausse des prix de plus de 40% en deux ans, décidée par le gouvernement afin d’empêcher la progression des cancers. D’après le Parisien, pour l’instant la baisse de la mortalité n’apparaît pas encore dans les statistiques, mais une baisse de consommation ne peut qu’éviter l’apparition de certaines tumeurs, sachant que « les professionnels de santé publique veulent aller encore plus loin ». Ainsi le Pr Gilbert Lagrue explique qu’il « s’est constitué un noyau dur de fumeurs à forte consommation, peu sensibles à toutes les informations sanitaires et à la flambée des tarifs » qui selon lui « seront les victimes de ces 20 prochaines années ». Marc Payet relève que les pouvoirs publics doivent maintenant franchir un nouveau cap, car ils estiment avoir fait lâcher prise aux fumeurs mal à l’aise avec leur tabagisme mais peiner à convaincre ceux qui assument leur dépendance.
Une interview de Philippe Lamoureux, directeur de l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé. Le directeur de l’Inpes qui souligne qu’il y a 30 ans fumer était « synonyme de virilité » pour l’homme et « d’émancipation » chez la femme, estime que les fabricants ont tout fait pour que fumer devienne « quelque chose d’évident, de partagé par tous, signifiant la norme sociale » alors que la stratégie des pouvoirs publics a été « de faire comprendre que fumer n’est pas la norme dans une société moderne, bien au contraire. Selon lui, la campagne « la plus efficace » a été celle diffusant « un message à suspense disant qu’un produit de consommation courante contenait du mercure et d’autres substances toxiques… sans donner son nom » immédiatement, et il précise que « l’argument santé - danger marche très bien en France sur la cible adulte » » mais est « « beaucoup moins efficace chez les ados de 12-14 ans qui ont la vie devant eux ». P. Lamoureux évoque aussi la campagne, à l’intention des jeunes femmes, qui mettait en avant les risques pour le teint et la séduction et celle suivant Ophélie Winter dans sa démarche d’arrêt du tabac. Affirmant ne pas avoir « l’intention de baisser la garde », il se dit préoccupé aujourd’hui « par la progression du tabac à rouler chez les jeunes ».
A noter une analyse du Parisien sur « Les raisons de cette baisse historique » sachant que « l’argument du prix est le plus important » pour faire baisser la consommation, avec un paquet qui coûte aujourd’hui en moyenne 1,40 euro de plus qu’en 2002. Le quotidien fait également état de « campagnes de communication innovantes » « loin du classique fumer tue » (partenariats avec des « people », accords avec des titres de presse féminine pour ne pas afficher de photos de femmes en train de fumer, beaux visuels montrant la nocivité du tabac). Il mentionne aussi l’existence d’une « volonté politique » notamment celle de Jacques Chirac avec le plan cancer et celle affirmée par ses ministres de la santé . Evoquant « la pression des non fumeurs », le quotidien souligne que les risques du tabagisme passif sont aujourd’hui avérés et que « du coup certains culpabilisent surtout face aux enfants » alors que les non fumeurs se sentent pour leur part « plus légitimes à exiger des zones sans cigarette ». Dernière raison « l’exemple européen » avec l’Irlande où 94% des pubs et 99% des restaurants respectent l’interdiction de fumer, avec la Norvège mais aussi l’Italie, pays dont les habitants « considérés comme les plus indisciplinés des européens respectent sans broncher l’interdiction totale de fumer dans les lieux publics ». Le journal évoque en conclusion le lancement à Paris du label établissement « 100% sans tabac » « pour l’instant (…) peu demandé ».
Cinq lecteurs expliquent pourquoi ils ont décidé d’arrêter de fumer. Un employé de la SNCF de 52 ans dit qu’il s’est arrêté car fumer dans son poste de conduite « brûlait les yeux » mais aussi pour le sport. Un professeur concertiste de 26 ans précise que c’est pour retrouver son goût et son odorat. Un chauffeur de 38 ans assure que c’est « pour avoir une meilleure condition physique et pour le porte monnaie . Une employée de l’hôtellerie de 38 ans dit avoir été marquée par le décès de sa belle mère atteinte d’un cancer et elle ajoute « les fumeurs devraient aller faire un tour dans un service de pneumologie, ça fait réfléchir ».
Un article sur la reconversion des buralistes, sachant que 500 d’entre eux proposent à Paris cartouches d’imprimantes, papier photo, CD et DVD afin de compenser la baisse de leur chiffre d’affaire.
Et une colonne dans laquelle le journal explique « comment ne pas rechuter » en se faisant suivre, en ayant en tête les bénéfices immédiats, en relisant sa liste de motivation, en diminuant le café et en se faisant plaisir avec l’argent économisé.