BAT : situation financière
D’après LES ECHOS
« British Américan Tobacco (est) en pleine forme boursière en dépit de la lutte antitabac ». Le journal qui estime que « le paradoxe reste flagrant » car la lutte antitabac redouble d’intensité dans les pays développés, souligne que le numéro deux mondial ne semble pas touché par ces attaques puisque « le cours de l’action a explosé depuis maintenant six ans ». Affirmant que le groupe britannique suit ainsi la tendance générale des valeurs européennes de tabac depuis plusieurs années c’est-à-dire une hausse quasi régulière, le quotidien précise que ces sociétés n’ont pour la plupart pas à souffrir des gigantesques procès antitabac menés outre atlantique, avec pour BAT l’avantage supplémentaire d’être en tête du palmarès des analystes. D’après les Echos, BAT profite d’une bonne croissance organique de ses volumes de cigarettes vendues, 2% sur les neuf premiers mois de l’année et 9% pour ses quatre marques phares (Dunhill, Pall Mall, Lucky Strike, Kent) dont les volumes cumulés ont déjà augmenté de près de 50% entre 1999 et 2004, sachant que la société dispose de marques locales dans les pays émergents. Le journal qui note que le groupe a vendu 853 milliards de cigarettes l’an dernier, affirme que la conjoncture difficile en France, en Allemagne et en Italie ces deux dernières années « pourrait s’améliorer en raison d’un environnement fiscal moins pénalisant ». Le journal souligne aussi qu’à moyen terme le groupe profite de l’accent mis sur les marchés émergents, porteurs, face aux pays développés où les programmes antitabac battent leur plein. Suit un développement sur les autres aspects financiers de la croissance et cette conclusion qu’à plus long terme « la solidité du groupe dépendra du rythme auquel il parviendra ou pas, à compenser les difficultés enregistrées dans les pays développés par un essor dans les zones émergentes ».
A noter un encadré sur les pays émergents, où« le groupe va chercher la croissance » face aux campagnes antitabac dans les pays développés. D’après le journal, BAT « se défend d’introduire les cigarettes dans les pays où les fumeurs existaient déjà » mais dit offrir « des produits de meilleure qualité ». Notant que les ventes en Europe ont progressé sur les neuf premiers mois de l’année de 2,3%, le quotidien observe que la différence est nette avec les pays en voie de développement (6,2% en Asie Pacifique, 11,9% en Amérique latine, et 5,1% en Afrique et au Moyen Orient)
Un point sur l’impact des procès aux Etats-Unis sachant que BAT est impliqué de part et d’autre de l’Atlantique et pourrait donc être fortement influencé « par l’issue des gigantesques procès antitabac qui secouent les Etats-Unis ». Indiquant que pour cette raison les valeurs américaines du tabac connaissent une décote de 15% par rapport à leurs homologues européens avec une évolution en bourse « plus erratique », le quotidien souligne que BAT s’est efforcé de réduire son exposition aux procès en faisant absorber sa division américaine par RJ Reynolds qui s’est engagé à prendre dans les procès les responsabilités de BAT. Le journal qui observe que malgré tout le groupe britannique détient 42% du holding Reynolds American qui possède RJ Reynolds, estime que si ce holding se porte mal financièrement cela pèsera en retour sur BAT, sachant que trois grands procès peuvent avoir des conséquences financières importantes dans un avenir proche sur les major du tabac américaines.