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Toutes les formes de tabagisme, y compris passif, sont mauvaises pour le coeur  Imprimer l'actualité

LONDRES, 18 août 2006 (APM) - Toutes les formes d’exposition au tabac -active en le fumant ou en le chiquant, et passive- augmentent le risque d’infarctus du myocarde jusqu’à le tripler, montre une étude à paraître samedi dans le Lancet.

Différentes études ont montré que fumer du tabac accroît le risque de maladie cardiaque. La plupart ont été menées dans les pays développés et peu de grandes études ont regardé les effets du tabac dans d’autres régions géographiques.

L’étude cas-contrôle INTERHEART a été menée auprès de 27.089 personnes (12.461 cas d’infarctus et 14.637 contrôles) dans 52 pays (Asie, Europe, Moyen-Orient, Afrique, Australie, Amérique du Nord et du Sud). Le risque d’infarctus du myocarde a été évalué chez les anciens fumeurs et chez les fumeurs, selon le type de tabac, la quantité fumée, le tabac sans fumée et le tabagisme passif.

Le risque a été ajusté en fonction des autres facteurs de risque cardiaque liés au mode de vie, comme l’alimentation et l’âge.

Les chercheurs ont constaté que la consommation de tabac sous n’importe quelle forme, y compris le narguilé, populaire au Moyen-Orient, ou les beedies utilisées en Asie du Sud (tabac roulé dans une feuille séchée ou lié avec une ficelle), est dangereuse.

Par rapport à des personnes n’ayant jamais fumé, les fumeurs présentaient un risque trois fois plus important d’infarctus du myocarde. Même ceux qui avaient assez peu fumé (8 à 10 cigarettes par jour) avaient un risque doublé d’infarctus.

Cependant, le risque diminuait avec le temps après sevrage. Chez les petits fumeurs (moins de 10 cigarettes par jour), il n’y avait plus d’excès de risque trois à cinq ans après l’arrêt du tabagisme.

A l’inverse, chez les gros fumeurs ou fumeurs modérés (plus de 20 cigarettes par jour), un risque résiduel était conservé, d’environ 22%, 20 ans après avoir arrêté.

L’équipe a aussi trouvé que l’exposition au tabagisme passif augmentait le risque d’infarctus à la fois chez les anciens fumeurs et chez ceux qui n’avaient jamais fumé. Le plus haut niveau d’exposition (au moins 22 heures par semaine) était associé à un risque d’infarctus accru de 45%. Une exposition de plus d’une heure par semaine chez des non fumeurs était associée à un risque augmenté de 15%.

Chiquer du tabac doublait le risque d’infarctus et les fumeurs qui chiquaient en plus avaient un risque quadruplé.

Les hommes jeunes fumeurs étaient les plus touchés et les femmes âgées le moins.

« Il faudrait dissuader la population de consommer du tabac, quelle qu’en soit la forme, y compris les différentes façons de le fumer et de le mastiquer ou de l’inhaler passivement, pour prévenir les maladies cardiovasculaires », concluent les auteurs.

(Lancet, 19 août, vol.368, pp.647-658 & 621-622)


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