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Industrie du tabac et laboratoires pharmaceutiques : mêmes interêts ?
Sous le titre « Nicotine, un marché pour deux », Libération informe que « les cigarettiers n’ont pas hésité à faire pression sur les laboratoires pharmaceutiques lorsque les chewing-gums ou patchs anti-tabac ont commencé à être commercialisés ». D’après les conclusions d’une enquête menée par le « Journal of the American Medical Association »(JAMA), il semble de plus en plus évident que les deux camps se battent pour un seul et même marché, celui des accrocs à la nicotine. Pourtant, « plus ils s’affrontent, plus la frontière qui sépare leurs produits devient floue » affirme le quotidien. En effet, « ces deux industries s’aident mutuellement, car aucune n’a en réalité intérêt à voir leurs clients quitter le marché » explique le militant anti-tabac John Polito, fondateur de WhyQuit. Ce dernier remet en cause l’efficacité des chewing-gums et des patchs anti-tabac, thèse également soutenue par le docteur Keneth Werner, de l’Université de Michigan, qui estime que « les personnes dépendantes à la nicotine ne font que prolonger leur dépendance en utilisant des substituts ». Ce dernier met donc en garde la société sur ce qui pourrait devenir « un énorme marché de la nicotine sous différentes formes » (pilules, sucettes ou suppositoires) étant donné que le marché est très porteur : « 40% des 47 millions d’Américains qui fument affirment qu’ils consomment aussi des substituts à la cigarette ».
En outre, souligne le quotidien, « les interdictions de fumer ne cessent de gagner du terrain aux Etats-Unis, ce qui favorise la consommation de produits à la nicotine ». Cette tendance se confirme notamment à New-York, où le maire, Mickael Bloomberg, « vient de suggérer d’interdire de fumer dans 13000 bars et restaurants de la ville ». Les deux industries sont donc en concurrence sur certains produits, constate Wanda Hamilton, analyste chez Forces, un lobby de défense des fumeurs. D’un côté « R.J Reynolds (Camel, Winston) teste dans plusieurs pays, dont le Canada, le produit Eclipse, clope qui ne brûle pas le tabac , mais le chauffe, ce qui permet d’inhaler la nicotine en évitant la fumée, considérée comme la plus toxique ». De l’autre, les grands labos, tel Star Scientific, « développent des pilules à base de tabac additionné d’eucalyptus afin d’aider les fumeurs à tenir pendant les voyages en avion ou les dîners au restaurant ».