Tabac et cancer
Libération rapporte qu’en matière de tabac « les cancérologues prêchent le sevrage à tout âge ».
Le quotidien qui rend compte du congrès international sur les traitements anticancéreux qui s’est tenu à Paris, observe qu’ « épidémiologistes et cancérologues tirent une fois de plus la sonnette d’alarme, tout en refusant le catastrophisme ».
Soulignant qu’Outre Manche, aux Etats Unis, en Finlande et en Suède « une mobilisation de l’opinion publique et de véritables mesures de l’Etat ont cassé la courbe de mortalité par cancer du poumon », le journal rapporte que selon Sir Richard Peto, épidémiologiste à Oxford, les anglais qui « avaient les pires chiffres mondiaux du tabagisme ont commencé à prendre des mesures dans les années 60 –70, soit 20 ans avant la France » mais que « le bénéfice sur la mortalité, c’est à l’arrêt du tabac qu’on le doit beaucoup plus qu’au fait que les jeunes n’ont pas commencé à fumer ». Le journal qui indique que d’après l ‘épidémiologiste « A 75 ans le risque (cumulé) (de mortalité par cancer du poumon) est de 16% chez ceux qui continuent à fumer, qu’ il a chuté à environ 6% chez ceux qui ont arrêté à 50 ans et à 2% chez ceux qui ont arrêté à 30 ans, tandis qu’il reste inférieur à 1% chez ceux qui n’ont jamais touché une clope », note aussi que Richard Peto juge les courbes comparées de mortalité au Royaume Uni et en France « étrangement symétrique mais en miroir » puisque « la première diminue régulièrement depuis 40 ans » et que « la deuxième continue son inexorable ascension ».
Soulignant que selon Catherine Hill de l’institut Gustave Roussy, en France 57 000 hommes et 3000 femmes meurent tous les ans de la cigarette, et qu’au « final la moitié des fumeurs réguliers meurt du tabac », Libé qui s’interroge sur la manière de convaincre les français d’arrêter de fumer évoque la nécessité de « chang(er) l’image du tabac dans la société en commençant par le milieu médical et celui des enseignants » mais aussi la nécessité, mise en avant par Maurice Tubiana, d’une « réelle volonté politique » d’appliquer la loi Evin , le cancérologue craignant par ailleurs que les mesures antitabac du plan cancer à venir « soient seulement de « l’eau de rose » ».