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Revue de presse sur le champix  Imprimer l'actualité

Sevrage tabagique

« Faut-il croire à la nouvelle pilule ? » se demande LE PARISIEN de lundi qui signale que le Champix, nouveau médicament pour arrêter de fumer, est commercialisé aujourd’hui. Le journal qui observe « qu’il promet d’éteindre tout plaisir de la cigarette dans le cerveau au bout de trois mois », avertit « attention toutefois de ne pas croire au mirage ». Indiquant que selon de nombreux tabacologues, ce produit est une « grande avancée » dans l’aide au sevrage tabagique, le quotidien note que le Champix agit sur le cerveau afin que la cigarette ne procure plus de plaisir ; les fumeurs qui l’ont testé avant sa commercialisation précisant que son effet est très rapide car dès la fin de la première semaine ils n’ont plus qu’un goût de cendre dans la bouche quand ils fument. D’après le Parisien toutefois, après un an, moins d’un quart des fumeurs (22%) sont abstinents contre 16% pour le Zyban, une différence « plutôt faible » qui montre que le Champix « n’est pas un médicament miracle ». Le journal qui mentionne des effets secondaires qui n’ont « rien de grave » selon un tabacologue, souligne que l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé « a décidé de surveiller de très près » ce médicament en le soumettant au plan de gestion des risques, une « procédure classique de pharmacovigilance ».

En encadré le journal précise que le Champix est « plutôt préconisé pour les gros fumeurs » selon le tabacologue Henri-Jean Aubin, mais qu’aucune étude n’a été menée sur les mineurs, les femmes enceintes et les personnes âgées pour les quelle la molécule « n’est pas recommandée » selon le laboratoire Pfizer. D’après le quotidien, le traitement qui s’obtient sur ordonnance, dure 12 semaines, renouvelables une fois, pour un coût de 3 à 4 euros par jour.

Un entretien avec le Dr Emmanuel Khalatbari, responsable des consultations de tabacologie des hôpitaux de Lyon, qui affirme que ce traitement est « une grosse arnaque, comme pour tous les autres produits d’aide au sevrage tabagique ». Selon lui « les laboratoires pharmaceutiques prennent les fumeurs pour des idiots » car « tout le monde sait qu’à terme aucun des traitements (...) ne marche » avec des « taux de réussite à un an (...) ridicules ». Sur le remboursement des traitements par la sécurité sociale, il dit « On dérembourse la vitamine C et on rembourse la nicotine qui est une substance toxique et un vrai pesticide pour le cerveau. C’est un scandale ! ». Affirmant que la nicotine sert à tuer les insectes dans l’agriculture et que l’on ne sait pas exactement comment agit le Bupropion et les risques qu’il peut engendrer, il précise qu’il a écrit « au ministre de la santé pour lui demander une nouvelle évaluation des produits d’aide au sevrage ». Selon lui « la propagande pour ces médicaments doit cesser » car « la dépendance à la cigarette n’a rien à voir avec la nicotine » si non « il y a longtemps qu’on verrait des fumeurs se faire des shoots de nicotine ». Assurant que la dépendance à la cigarette est « émotionnelle » car tenir une cigarette c’est « comme tripoter son doudou pour un enfant », le médecin déclare que c’est sur « cet attachement émotionnel qu’il faut travailler ».

Le témoignage de Dominique qui a fumé 30 cigarettes par jour pendant 24 ans et a testé le Champix. Il dit avoir essayé toutes les méthodes pour arrêter et précise qu’après quelques jours de traitement au Champix, la cigarette commençait à le dégoûter puis que « petit à petit (il a) totalement arrêté et sans aucune contrainte ». Précisant que son traitement a duré 12 semaines avec six mois de suivi, le journal souligne qu’en mai cela fera deux ans qu’il a arrêté de fumer et qu’il ne ressent aucun manque.

Et aussi le témoignage de Nathalie qui fumait plus d’un paquet par jour depuis dix ans et a également testé le Champix. Elle dit n’avoir eu aucun mal à arrêter la cigarette qui l’écoeurait mais avoir été victime de nausées et d’une irruption de boutons d’acnée sur tout le corps. D’après le journal, elle a malgré tout tenu bon pendant plus d’un an mais elle a rechuté après le décès de sa mère. Toutefois elle n’arrive plus à fumer aujourd’hui que deux cigarettes par jour et « uniquement des menthols ». Elle assure « pour moi c’est un produit efficace ».

Dans sa rubrique « Voix express » Le Parisien a demandé à des fumeurs « Essaierez vous le Champix ? ». Deux d’entre eux répondent par la négative et trois par l’affirmative.

Un point technique sur le Champix dans le FIGARO MAGAZINE

Le magazine ELLE qui met « La nouvelle pilule antitabac sur le gril » interroge « Le Champix, ce médicament d’aide au sevrage qui arrive sur le marché, peut-il y aider de façon durable ? ». L’hebdo qui fait un point sur les caractéristiques et effets du Champix, lequel fait disparaître la situation de manque et diminue le plaisir de fumer, précise que « le Champix innove...et le fait payer cher » environ 100 euros pour un mois de traitement contre 50 euros pour le patch. S’interrogeant sur l’efficacité du médicament, le journal rapporte que selon le directeur de l’Office français de prévention du tabagisme « son arrivée sur le marché est une très bonne nouvelle » mais « c’est très loin d’être la panacée » puisqu’au bout d’un an 22% des personnes traitées étaient toujours non fumeuses, contre 16% pour le Zyban et 8% pour le placebo, sans que l’on sache par ailleurs si le Champix est plus efficace que les patchs et gommes puisque selon le directeur de la rédaction de Prescrire, « rien n’oblige les firmes pharmaceutiques à comparer leur nouveauté au médicament de référence ». D’après le magazine, des comparaisons indirectes feraient état d’un léger avantage du Champix sur les patchs mais il est difficile de savoir si c’est dû à la chimie, aux conditions de réalisation des essais cliniques où au coaching dont ont bénéficié les patients testés. L’hebdo qui relève que le Champix n’est d’aucun secours contre la dépendance psychologique, souligne que s’il s’attaque à la nicotine, « elle seule n’explique sans doute pas que l’on soit accro » selon le Dr Lowenstein car « il y a 4000 autres molécules addictogènes dans une cigarette ». Sur les risques, le journal qui évoque quelques effets secondaires comme nausées, constipation et douleurs abdominales ou troubles du sommeil, estime qu’il y a plus grave puisque la fréquence des accidents cardiaques sévères a été de 1,79% contre 1,22% sous placebo, sachant par ailleurs que selon un rapport de la Food and Drug Administration « une éventuelle toxicité cardiaque du Champix ne peut être exclue ». Le directeur de l’OFT observe que de plus « ce médicament a été testé sur des gens sains » or dit -il « Nous n’avons aucune idée de l’effet du Champix sur les patients atteints de pathologie cardiaque ou pulmonaire, de cancer ou de dépression » qui « représentent tout de même les deux tiers de ma clientèle ». Notant que l’agence européenne du médicament attend des études complémentaires pour savoir comment agit le Champix sur des populations sensibles, le magazine relève que pour sa part l’Afssaps a mis le Champix « sous haute surveillance » car selon Anne Castot, chargée de la gestion des risques à l’Agence, « une chose est de tester un médicament sur 3000 patients, une autre est de savoir comment réagit la population générale ». Le journal qui signale que des laboratoires travaillent actuellement à l’élaboration d’un vaccin empêchant la nicotine de se fixer sur le cerveau, souligne que cette piste, qui apparaît « plus intéressante » au Dr Lowenstein, sera sans doute exploitée un jour en raison du marché économique énorme que représente le sevrage tabagique. « Arrêter sans médicament est possible ? » se demande in fine le magazine qui souligne l’importance de la motivation mais précise que pour le Dr Lowenstein « l’abstinence est un concept plus religieux que médical » et « qu’arrêter de fumer sans chimie fonctionne sur un infime pourcentage des gens ». Toutefois d’après l’hebdo, les « petits fumeurs » peuvent toujours essayer coaching et conseils proposés gratuitement par Tabac info service, sachant qu’il existe d’autres méthodes comme la thérapie comportementale et cognitive, l’hypnose, le laser, l’homéopathie ou le magnétisme. Selon Christelle Fourny, psychologue tabacologue, « Aucune n’a d’effet avéré dans le sevrage tabagique, mais si le fumeur se sent écouté, soutenu, l’effet placebo peut fonctionner ». Et la tabacologue de proposer d’autres conseils comme boire un verre d’eau, pratiquer la respiration ventrale, mâcher de la réglisse, « voire écrire une lettre de rupture... à la cigarette ».

Sous le titre « Gri-gri no smoking » LIBERATION fait état d’une « méthode naturelle pour arrêter de fumer » avec un pendentif de forme pyramidale en résine noire qui doit se porter à mi distance des deux mamelons pour stimuler le point Shanzhong (point de stimulation préconisé lors d’un sevrage tabagique). Précisant qu’il s’agit de l’invention du Dr Rérolle, médecin acupuncteur, le journal souligne que ce pendentif qui « n’a rien à voir avec la fameuse bague de Ré de Danielle Gilbert » doit, selon le médecin, être frotté sur la peau afin de « rééquilibrer le système neurovégétatif ». D’après le journal, le médecin admet volontiers que ce pendentif, en vente sur internet au prix de 45 euros, peut être remplacé par un bijou quelconque dès l’instant où on masse le point décisif.

Petite phrase

Rapportée par Pierre Marcelle dans sa chronique qui se veut espace « Smoking » de LIBERATION, cette petite phrase « entendue au premier soir de la prohibition du tabac au sortir d’une administration à l’heure de la débauche « J’ai dit à ma chef : « Même Hitler, dans les camps, il aurait pas interdit de fumer » »


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