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Philip Morris connaissait les risques du tabagisme passif depuis 1982
L’AFP et de nombreux journaux indiquent que Philipp Morris aurait gardé secrètes des données datant de 1982 sur les risques potentiels du tabagisme passif. L’AFP qui précise que l’information provient d’un article mis en ligne par la revue médicale The Lancet, souligne que Philipp Morris a conduit discrètement des études sur les dangers du tabagisme passif sur des rats, lesquelles auraient dès 1982 montré des lésions des muqueuses nasales plus importantes que celles observées chez des rongeurs inhalant directement la fumée du tabac. D’après l’agence, seuls quelques hauts responsables de la firme étaient au courant des résultats obtenus par le laboratoire allemand Inbifo chargé de cette étude, lequel n’a rien publié sur ce sujet. Selon les auteurs de l’article publié par The Lancet « Ces documents internes démontrent que Philipp Morris contrairement à ses déclarations publiques actuelles était averti des risques du tabagisme passif dès le début des années 1980 ». L’agence rapporte aussi que les auteurs détaillent comment la firme américaine avait acheté Inbifo en 1972 par l’intermédiaire d’une filiale suisse et les précautions prises pour garder secrets les échanges de courriers.
et précise que « des études alarmantes sont restées secrètes ». Le journal qui observe que « le géant américain du tabac « a tenu ultra secret » l’existence de son laboratoire de recherche en Allemagne et les résultats alarmants des expériences », note que selon les auteurs de l ’article publié parThe Lancet « ces études non publiées apportaient la preuve d’une toxicité de la fumée secondaire supérieure à celle inhalée par celui qui fume, une donnée particulièrement importante, compte tenu du déni continu de l’industrie du tabac à propos des dangers du tabagisme passif ». Soulignant que les auteurs de l’article ont analysé les « millions de pages » de documents interne que les six plus grandes compagnies ont été condamnées à rendre publiques sur l’Internet en 1998, le journal relève qu’ils « ont mis en évidence une conspiration du silence » montrant notamment que les chercheurs d’inbifo, qui disposaient d’informations, n’ont rien publié sur les dangers du tabagisme passif avant 1994 mais se sont attachés à diffuser des articles « utiles à l’industrie du tabac ».
Le Figaro du 13 qui titre sur « Philipp Morris accusé d’avoir caché ses propres études sur le tabagisme passif » rappelle que « pendant 30 ans la firme (…) a prétendu ne pas connaître les effets de la cigarette sur la santé, a fortiori ceux du tabagisme passif » alors que deux chercheurs suisses indépendants, Pascal Diehlman et Jean Charles Rielle, ainsi que le Pr Martin McKee, l’accusent d’avoir « précisément fait réaliser des études lui permettant de connaître les risques de l’inhalation passive du tabac ». Affirmant que l’article qu’ils ont publié « met à mal toute la stratégie de défense du fabricant » le quotidien note que dès 1968 le vice président de Philipp Morris avait souhaité obtenir des données « pour éviter d’être surpris par les informations », qu’en 1969 la firme avait défini quelles recherches devaient être menées et qu’en 1970, elle avait procédé à l’achat d’un centre de recherches privées (Inbifo) avec lequel sera établi « un système complexe de communications digne d’une organisation clandestine de résistance ». Le journal qui évoque les différentes études restées secrètes à la demande de Philipp Morris, rapporte que selon Le Pr Rylander qui a travaillé pour Inbifo « personne dans l’entreprise ne connaissait Inbifo ; les résultats étaient donnés oralement à Osdène » (contact chez Philipp Morris, NDLR). Il dit aussi « Il y avait une compagnie secrète à l’intérieur de Philipp Morris. Je suis convaincu que même les chercheurs de l’Inbifo ne savaient pas qu’ils étaient manipulés par Philipp Morris ». Après avoir développé les études menées par le laboratoire allemand sur le tabagisme passif, le Figaro fait état de la réaction de Philipp Morris qui qualifie l’article du Lancet de « faux et hautement trompeur » ainsi que de cette réplique du Pr Mc Kee « Ah oui ? Mais en quoi. Tous les documents proviennent de Philip Morris ».
Sous un titre à peu près similaire le Monde du 14-15 observe que « les plus prestigieuses revues médicales et scientifiques internationales ne redoutent plus de se lancer dans le journalisme d’investigation » et qu’ainsi après avoir publié à la veille des élections américaines « une étude épidémiologique fort dérangeante pour le gouvernement Bush sur la situation sanitaire irakienne »The Lancet « attaque la multinationale américaine Philipp Morris » qui « aurait depuis plus de 20 ans sciemment masqué les informations expérimentales dont elle disposait alors qu’elle affirmait tout ignorer des éventuelles conséquences sur la santé, du tabagisme passif ».