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Mais où sont passés les fumeurs ?  Imprimer l'actualité

« Mais où sont passés les fumeurs ? » interroge le magazine ELLE qui observe que « depuis le 1er février ils semblent de plus en plus rares » d’où cette question « la loi les aurait-elle convaincu d’arrêter ? ». L’hebdo qui fait état de l’envol des ventes de substituts et de la prise d’assaut des consultations tabacologiques, estime que « on est loin de la grogne que redoutaient les parlementaires » puisque la mesure a été très populaire avec 76% d’opinions favorables. Pourtant d’après le magazine, ce « taux d’obéissance pourrait presque inquiéter » et constituer « les prémices d’une dictature sanitaire ». Un sociologue rassure « Nous ne sommes pas plus disciplinés qu’avant, simplement la santé est notre bien suprême ». Relevant que certains artistes, figures de la « rebelle attitude » (Arno, Sanseverino), ont dit non à la cigarette, le magazine rapporte que selon le sociologue, « notre société reste très libre (...) avec le tabac on n’obéit pas à un commandement. On pense à soi. Les mêmes individus qui ont arrêté d’en griller une, peuvent très bien griller des feux rouges ». Pour l’addictologue Véronique Peim, la loi antitabac a marché mais moins que la hausse des prix de 2004 et quand on l’interroge sur l’efficacité de la hausse du prix de l’alcool pour limiter sa consommation, elle répond « là ce sera plus dur, la production est nationale ». Et le magazine de déplorer « certains de nos politiques parlent même de dépénaliser la publicité sur le vin ! ».

Le magazine ELLE toujours, qui sous le titre « ça s’fait pas » analyse différents comportements au regard du savoir vivre actuel, souligne qu’avant, fumer ou téléphoner pendant des heures pouvait provoquer au pire un léger agacement alors qu’aujourd’hui « il y a de quoi vous mettre au ban de la société ». Le journal qui se souvient de l’époque « ludique » où « le fait de se faire engueuler parce qu’on fume était le lot du sujet acnéique de 13 ans pris sur le fait par ses parents », rappelle que tous les adultes « clopaient » partout, « au lit, à la fac, à l’hôpital, dans les films de Claude Sautet et même en Amérique ». Jugeant qu’aujourd’hui c’est devenu « pathétique » car « ce sont les plus de 25 ans qui se font engueuler quand ils fument, par leurs enfants notamment », le magazine considère que « les fumeurs sont devenus les nouveaux obèses de la société » et que s’ils n’arrêtent pas « c’est parce qu’ils sont mous, mauvais, sournois » et même « pires » puisque le mangeur de frites « ne cholestérolise que ses propres artères » alors que le fumeur « c’est tout de même quelqu’un qui tente sciemment de tuer d’autres gens ». Et Alix Girod de l’Ain d’assurer « qu’à côté d’un client de Philipp Morris, Robert Pickton, le serial killer éleveur de porcs de Vancouver, c’est Nelson Mandela ». Afin d’aider ses lectrices à faire face, la journaliste propose « la parade » qui consiste à : « Ab-fabuliser la situation à mort » en répondant « à l’inconnu qui vous engueule parce que vous avez allumé une petite clope » : « Ne me parlez pas sur ce ton, c’est pas bon pour mon bébé, déjà que j’ai bu trois vodkas à l’apéro ».


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