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Lettre ouverte à M. Kouchner : Les insuffisances du civisme sanitaire
Bernard Kouchner propose de faire appel au sens civique des citoyens pour combattre et limiter la pollution atmosphérique (Le Monde du 14 août). C’est une approche noble et démocratique mais qui me semble insuffisante.
En effet, si l’on considère le problème du tabagisme passif, autre pollution permanente de l’air ambiant, l’appel au sens civique a été peu fructueux. Or le tabagisme passif constitue un danger qui semble supérieur à celui de la pollution atmosphérique. Est-ce que l’information sur les conséquences du tabagisme passif et la loi concernant le tabagisme dans les lieux publics ont fait réellement changer les attitudes ?
Les asthmatiques, qui sont les sentinelles de la pollution de l’air, savent bien qu’il est extrêmement difficile de trouver un endroit public indemne de fumée de cigarette. Ce qui les oblige à limiter considérablement leur vie socio-culturelle. Combien de temps un asthmatique peut-il tenir dans un café, un restaurant où le minuscule espace non-fumeurs est envahi de la fumée provenant de l’espace fumeurs ? (...)
C’est pourquoi, tout en appuyant la démarche de M. Kouchner, je crains que faire appel au « civisme sanitaire » des Français ne prenne trop de temps pour que cela contribue significativement à la réduction de la pollution. Les enfants, les gens âgés, les asthmatiques, les insuffisants respiratoires, les patients souffrant de maladies cardio-vasculaires ne peuvent pas attendre et aimeraient des mesures plus rapides, plus sûres et moins dépendantes de la bonne volonté de chacun.