Les effets de la consommation du tabac sur l’espérance de vie  

# L’AFP, le Monde, Libération et les Echos (en brève), soulignent que l’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes se resserre.

D’après l’AFP, les femmes vivent toujours plus longtemps que les hommes mais l’espérance de vie progresse désormais plus rapidement chez les hommes selon l’Institut national des études démographiques (INED) qui a étudié six pays industrialisés, dont la France. Ainsi, selon l’INED en France « l’écart d’espérance de vie n’était plus que de 7 ans en 2003 alors qu’il avait culminé à 8,2 ans dans les années 80 ». L’agence qui précise que la tendance est la même dans les autres pays étudiés, à l’exception du Japon où l’écart augmente, explique que selon l’INED cette tendance tient au fait que « petit à petit les hommes ont modifié leur comportement et davantage pris en charge leur santé tirant parti à leur tour des progrès remportés dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires ». l’INED observe qu’en France les lois Veil de 76 et Evin de 91 « ont eu un effet notable sur la consommation de tabac qui diminue depuis 1978 ».

Le Monde note que les hommes boivent et fument moins et se soucient davantage de leur corps désormais, tout en précisant que les femmes sont dotées « d’un avantage biologique (…) qui leur offrirait une longévité plus importante que celle des hommes, un « bonus » de l’ordre de deux ans ». Le journal indique que cependant, selon la chercheuse France Meslé, ces dernières années du fait de la politique de lutte contre le tabagisme, la baisse de la consommation de cigarettes plus importante chez les hommes que chez les femmes, parce que plus ancienne, a conduit à « un retournement de la mortalité cancéreuse masculine liée au tabagisme » mais « compte tenu du long délai de latence entre l’intoxication tabagique et le développement des tumeurs malignes les effets de la baisse de la consommation masculine sur la mortalité par cancer broncho-pulmonaire ne sont devenus visibles que récemment ». D’après l’étude, « c’est cette nouvelle évolution qui a été déterminante dans la réduction de l’écart d’espérance de vie entre les sexes amorcée en France en 1992 ». Observant que chez les femmes la tendance en matière de comportement est moins favorable notamment en ce qui concerne le tabagisme, puisque la part des fumeuses régulières s’accroît régulièrement, le quotidien relève que toutefois, selon F. Meslé, cette modification des comportements féminins « ne permet pas encore de parler de retournement au détriment de l’espérance de vie féminine compte tenu des effets à retardement du tabagisme ». En effet à l’heure actuelle la mortalité féminine liée au tabagisme reste encore très nettement inférieure à celle des hommes.