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Le ras-le-bol des voisins du lycée Monteil Imprimer l'actualité

RODEZ (12) - Rue Carnus, on ne supporte plus les élèves du lycée sans tabac

Croyait-on lutter efficacement contre le fléau du tabac chez les jeunes en interdisant sa consommation dans les lycées, on découvre, à l’expérience, que cette initiative à laquelle souscrivent les établissements ruthénois n’a peut-être tenu ses promesses sanitaires qu’à la marge et créé, en revanche, des nuisances dont on avait sans doute sous-estimé l’ampleur.

Ainsi les riverains de la rue Carnus réagissent-ils vigoureusement, ce mercredi, à l’article paru dans « La Dépêche du Midi » du mardi 1er avril sous le titre « On ne fume plus dans les lycées », et pondèrent le concert de louanges des proviseurs de Querbes, Foch, et surtout Monteil. Précurseur en la matière, ce dernier a obtenu le label « Lycée sans tabac » en 2001. A la fin de cette première année scolaire expérimentale, un sondage réalisé en interne aurait révélé, de l’aveu de Jean-Marc Blazy, proviseur adjoint, une très nette diminution de la consommation de tabac par les élèves. Une version que contestent les voisins du lycée exposés, depuis septembre 2001, aux dégâts collatéraux de l’offensive de la direction de l’établissement contre la cigarette.

Dès le 21 septembre 2001 d’ailleurs, les riverains de la rue Carnus prenaient leur plume et adressaient une pétition à la mairie de Rodez. Dans ce courrier noirci d’une soixantaine de signatures, ils dénonçaient pêle-mêle les embouteillages de la rue, le bruit des véhicules, la pollution, et enfin cette nouvelle nuisance apparue avec l’interdiction de fumer dans l’établissement. Un peu plus d’un an après cette première alerte, ils constatent que rien n’a changé. « Trois fois par jour, à 10 heures, 13 heures et 16 heures, les élèves sortent du lycée et viennent fumer dans la rue », indiquent Jacqueline Cabaniols et Jean-Marie Lavergne.

CRACHATS ET MEGOTS DEVANT LES PORTES « Dès l’arrivée prochaine des beaux jours, pronostiquent les pétitionnaires, ils seront plusieurs centaines à se retrouver là. Quand ils ne campent pas sur la rue, où circuler devient dangereux, y compris pour eux-mêmes, ils s’asseyent sur nos murets de clôture, pénètrent dans nos cours... ».

Le petit jardin d’agrément de Jacqueline Cabaniols est en effet jonché de mégots, paquets de cigarettes vides, emballages de gâteaux et sucreries, mouchoirs en papier usagés. « Et puis il y a les crachats. C’est écoeurant », soupire une voisine qui préfère conserver l’anonymat. « A mon âge, je suis obligée de nettoyer mon pas de porte à la javel... ». Sans compter, pour finir, l’odeur du tabac qui s’introduit dans les maisons. Excédés mais lucides, les habitants de la rue Carnus admettent que, « comme nous, les lycéens sont otages de cette décision prise sans discernement. « Pourquoi n’a-t-on pas prévu, en même temps que l’on interdisait le tabac dans l’établissement, un lieu d’accueil pour les fumeurs, par exemple sur le plateau de stationnement ? », s’étonnent les voisins du lycée, en s’indignant, enfin, de l’indifférence qu’on leur témoigne. « Depuis plus d’un an, le proviseur nous promet une hypothétique table ronde, tandis que mairie, direction du lycée et conseil régional se renvoient la balle au lieu d’agir... ».

Dossier réalisé par Lionel LAPARADE


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