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La hausse ancrée dans l’actualité
La plupart des quotidiens commentent la hausse du prix du tabac de lundi.
L’AFP signale que la France où les cigarettes ont augmenté pour la troisième fois en un an et où environ 36% de la population fume, se situe au troisième rang en Europe derrière la Norvège et la Grande Bretagne. D’après l’agence, la Suède est le premier pays à avoir atteint les objectifs de l’OMS en affichant un taux de tabagisme inférieur à 20%.
Le Parisien rapporte les propos d’une buraliste parisienne pour qui « Depuis la dernière augmentation en octobre, nos ventes ont reculé de 10% » et ceux d’un consommateur qui calcule que à 4,50€ le paquet la cigarette revient à 1,48F et conclut « Fumer, c’est carrément un luxe ». Pour le journal « Chez les gros fumeurs aussi la hausse commence à faire réfléchir. ».
Sous le titre « Nuit gravement à la bourse », l’Humanité revient sur l’augmentation du prix du tabac, calculant qu’avec trois augmentations successives en un an, « l’augmentation finale atteint 43% ». Pour le journal « cette politique inflationniste est le principal axe développé par le gouvernement pour lutter contre le tabagisme (…) Efficace car le nombre de fumeurs a considérablement baissé. », la chute des commandes de cigarettes, l’augmentation des ventes de patches et l’affluence dans les consultations de tabacologie en constituant une preuve. Le quotidien détaille dans un encadré le prix des cigarettes par marques.
Le Figaro titre « Les hausses des prix dissuadent les fumeurs ». Le journal note que « la France se situe au troisième rang en Europe derrière la Norvège et la Grande Bretagne où le paquet coûte 7€. » et que l’argument du prix arrive en tête des motivations invoquées par les fumeurs pour arrêter de fumer. Suit un article intitulé « Patchs, gommes et thérapies : la ruée vers le sevrage », où le quotidien signale que 2 millions de français ont acheté en 2003 un traitement d’aide à l’arrêt du tabac, soit 600 000 de plus qu’en 2002 et que l’an dernier la fréquentation des centres de tabacologie à augmenter de 30%. Le journal présente ensuite deux spots diffusés sur TF1 « pour dégoûter du tabac » jugeant que c’est : « un style agressif de prévention qui porte ses fruits en Grande Bretagne ou il est utilisé depuis longtemps ». Enfin le journal publie une interview du Dr Anne Borgne, spécialiste du sevrage tabagique pour qui « l’image sociale du tabac est en train de changer ».
Les Echos signale que les « industriels se surveillent de près » et que « ce n’est pas encore la guerre ouverte (…) Cependant, la plupart des industriels (…) s’y sont lancés en inaugurant un nouveau format de 19 cigarettes. »
France-Soir publie un reportage intitulé « La Belgique Eldorado des fumeurs français » ou un commerçant frontalier déclare : « Pour dix cartouches de cigarettes vendues avant les hausses de prix françaises, j’en écoule désormais trente. » Suit un encadré ou le journal s’interroge : « La différence de tarifs entre la France et la Belgique risque-t-elle de favoriser les petits trafics frontaliers ? » et rapporte les propos de Jean Marie Diocet, directeur adjoint des douanes du Nord Pas de Calais : « Depuis novembre dernier, nos services ont opéré des opérations de contrôle nocturne (…) Les constatations de contrebande ont été plus que symboliques. »
Le Monde publie un article de Bertrand Dautzenberg et Gérard Dubois intitulé « Contre le tabac, pas de faiblesse » où les auteurs rappellent que les trois drogues les plus utilisées en France sont le tabac, l’alcool et le cannabis, responsables d’environ 100 000 décès par an. Ils notent que deux approches sont possibles, l’une dite « politique produit » qui s’occupe de l’offre, de l’image, de la perception du produit, l’autre dite « toute addiction » qui s’occupe de la personne consommatrice et dépendante. Concernant le tabac, les auteurs jugent que la politique de la MILDT depuis 2002 « vise désormais, et à juste titre, à la fois les produits et la personne ». Ils rappellent que les dernières mesures « qui attaquent directement le produit tabac en le présentant comme un produit malsain et cher (…) ont eu un effet spectaculaire, avec une diminution de 13% des ventes en quelques mois, la plus forte jamais observé. ». Ils soulignent que « la politique conduite depuis un an se montre particulièrement efficace » et que « Il ne faut pas en casser la dynamique qui pourrait être remise en question par la FFA. ». Les deux auteurs notent que « Le développement de l’addictologie a été intéressant pour la compréhension de la dépendance, pour que les professionnels décloisonnent leur activité, pour le traitement d’un petit nombre de malades. Elle ne peut cependant redevenir le cœur de la politique du contrôle des consommations les plus courantes, car les différences entre les produits addictifs l’emportent sur leur point commun. ».