« La formule 1 sommée de rompre avec les cigarettiers »
LE MONDE de dimanche lundi titre sur « La formule 1 sommée de rompre avec les cigarettiers ». Le journal qui signale que la directive européenne interdisant aux écuries d’arborer les logos des industriels du tabac est entrée en vigueur le 31 juillet dernier, souligne que « Ferrari qui espérait pouvoir contourner cette obligation lors du Grand Prix d’Italie de dimanche, doit finalement s’y plier ». Précisant que le tribunal de Monza a interdit à Ferrari toute publicité en faveur du tabac dans « le célèbre autodrome », le journal note que cette décision fait suite à un recours déposé contre la Scuderia par une association de consommateurs car les écuries contournaient une plainte déjà déposée par l’association en payant une amende symbolique. D’après le quotidien, l’entrée en vigueur de la directive dans l’UE un an et demi avant la date recommandée par l’OMS a facilité le travail de la justice italienne. Le journal qui explique qu’avant la course, la Scuderia espérait pouvoir contourner la directive et pensait avoir trouvé une faille dans la directive qui ne s’applique qu’aux événements « transfrontaliers », indique qu’elle croyait pouvoir défendre le caractère strictement « national » du Grand prix d’Italie, une tentative sans succès. Rappelant que « le puissant petit monde de la formule 1 et les cigarettiers » avaient toujours trouvé le moyen de s’accorder des sursis, le journal donne pour exemple le remplacement des noms de marques par des logos ressemblants ainsi que la multiplication des grands prix hors d’Europe « dans des marchés supposés moins regardants sur les questions de santé publique » lesquels semblent cependant vouloir désormais s’aligner sur les positions de Bruxelles (ainsi la Turquie, la Malaisie, la Chine qui ont accepté la convention cadre de l’OMS pour la lutte anti tabac). « Paradoxalement », assure Le Monde, c’est en Europe que les choses sont plus compliquées en raison des opérations de lobbying, ainsi les Anglais qui voulaient interdire la diffusion à la télévision de tous les grands prix où des voitures arboraient des logos de cigarettiers ont-ils du faire marche arrière alors que d’autres pays d’Europe, comme l’Allemagne et l’Espagne, traînent pour transposer la directive au niveau national. Observant que ces « valses hésitations » soulagent les industriels du tabac et ont « apporté un bol d’air » à certaines écuries dont le tiers des budgets provient des cigarettiers, le journal relève que la Commission européenne « cache mal son embarras face à ces contournements ». Un « proche du dossier » déclare « nous avons les moyens de poursuivre les Etats. Mais le sujet est trop sensible politiquement pour que nous puissions intervenir dans l’immédiat ». Pourtant selon Le Monde « 5 écuries (…) sur les 10 engagées dans le championnat du monde montrent (…) qu’il est possible aujourd’hui de boucler un budget sans la manne des cigarettiers ».