Puteaux bannit la cigarette de ses jardins publics

Déterminés à lutter contre le tabagisme et ses conséquences, les élus s’apprêtent à prendre un arrêté interdisant l’usage de la cigarette dans les parcs, squares et jardins de la ville.

 A Puteaux, même en plein air, pas simple de se griller une cigarette. La ville va en effet prendre un arrêté visant à interdire l’usage de la cigarette dans l’ensemble des parcs, squares et jardins publics de la ville.
A Puteaux, même en plein air, pas simple de se griller une cigarette. La ville va en effet prendre un arrêté visant à interdire l’usage de la cigarette dans l’ensemble des parcs, squares et jardins publics de la ville. LP/D.L.

    Puteaux dans les pas de Strasbourg. Comme dans la ville du Bas-Rhin, il sera désormais interdit de fumer dans l'ensemble des parcs, squares et jardins publics de la commune des Hauts-de-Seine. Une mesure qui, sauf surprise, devrait être adoptée ce jeudi en conseil municipal.

    Avec cet arrêté, la ville entend « lutter contre le tabagisme », ses effets en termes « de santé publique » et ses conséquences environnementales. Il vise à sortir l'usage du tabac de l'espace public, à le faire disparaître de la vue des plus jeunes et, donc, à forger des générations de non-fumeurs.

    La mesure concernera les 26 squares, les 3 parcs et les 6 jardins que compte la ville. Autrement dit, interdiction totale de fumer une cigarette sur les 26 000 ha de pelouses offerts par ces différents espaces verts. Une interdiction déjà expérimentée cet été, à Paris, dans six parcs et squares de la capitale.

    « C'est bien pour tout le monde et pour l'environnement »

    « Cette décision n'est pas tout à fait une première, précise-t-on au cabinet du maire (LR) de la ville, Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Il y a dix ans, un arrêté du même ordre avait déjà été pris. Il interdisait de fumer dans les aires de jeux installés dans les parcs et jardins de la ville. »

    Sur ce point, la ville de Puteaux s'était montrée précurseur, anticipant de plusieurs années la publication d'un décret, en 2015, instaurant cette interdiction au niveau national. « Peut-être que, là encore, cette décision va faire tache d'huile » espère Odile, une fidèle du parc du Moulin où son chien se dégourdit les pattes tous les matins.

    « C'est bien pour tout le monde et pour l'environnement, poursuit la retraitée. On dit qu'un simple mégot met plusieurs années à disparaître et suffit à polluer des centaines de litres d'eau dans la nappe phréatique… »

    « On stigmatise les fumeurs »

    « C'est liberticide, estime pour sa part Félix, 17 ans, élève de Terminale du lycée Agora, qui avoue s'en griller une de temps à autre, allongé sur les bancs du jardin Eichenberger. Dans les lieux publics couverts d'accord, mais en plein air, franchement ça dérange qui ? »

    « On stigmatise les fumeurs, abonde Jean-François, 62 ans. Bientôt, on devra se cacher pour fumer sa cigarette. Et si on se fait surprendre une clope au bec au beau milieu d'un parc, il se passera quoi ? » Comme à Strasbourg, l'arrêté de la ville de Puteaux prévoit une verbalisation des fumeurs contrevenants, avec à la clé, une amende de 68 €, « le montant maximum », assume-t-on dans l'entourage du maire.

    Pour mémoire, la France, avec un million de fumeurs en moins en un an, a connu une baisse « historique » en 2017, grâce à l'augmentation des prix du tabac et le développement de produits de substitution comme la cigarette électronique.