Interdiction du tabac dans les lieux collectifs  

Dans l’Express un « pour –contre » : « faut –il interdire le tabac dans les lieux publics ? » avec Gérard Dubois, professeur de santé publique (pour) et André Santini député maire UDF d’Issy les Moulineaux (contre).

D’après Gérard Dubois cette interdiction ne tient pas seulement à la politesse quand on sait que les non fumeurs exposés à la fumée ont « un risque de cancer du poumon et d’accident coronarien accru de 25% » et que la « mort subite du nourrisson est deux fois plus fréquente chez les bébés qui vivent dans un environnement tabagique ». Il affirme par ailleurs que d’autres problèmes de santé sont aggravés par le tabac notamment pour les asthmatiques et les enfants (risques de bronchite augmenté de 70% quand la mère est fumeuse, otites récidivantes augmentées de 50% si les deux parents fument). Concluant que de ce fait la cigarette doit être exclue de tous les lieux collectifs clos car « la séparation entre les uns et les autres pour être efficace doit être totale », il tient à faire observer que depuis qu’une interdiction totale de fumer a été instaurée dans les bars et restaurants de New York « leur activité à progressé de 12 % (et) 10 000 emplois ont été crées » .

Pour André Santini « Interdire la cigarette est bien dans la logique des ayatollahs antitabac qui gagnent du terrain en Europe du nord et dans les pays anglo - saxons » et qui « bien souvent inspirent la politique de la Commission européenne ». Affirmant « l’opprobre qui pèse aujourd’hui sur le tabac s’appliquera demain au vin » il dénonce une dérive « hygiéniste et autoritaire » qui va « s’amplifier » et se dit pour « la tolérance et le respect d’autrui » tout en jugeant « stupide de fumer à côté de personnes de santé fragile » et « impératif de respecter les espaces non fumeurs ». Selon lui, il est « possible d’améliorer l’application de la loi Evin avec des méthodes pédagogiques moins contraignantes que tous ces oukases » notamment par le dialogue afin de trouver des solutions acceptables par tous. Et de conclure « face à des militants antitabac, vous avez l’impression d’être face à un peloton d’exécution ».