Interdiction de fumer à la Havane
Une page du FIGARO de samedi sur « l’interdiction de fumer à la Havane ». Le journal qui affirme que dans ce « pays du havane » « les fumeurs n’ont plus droit de cité dans les taxis, bus, salles de cinéma et de théâtre, bureaux, bars et restaurants », s’exclame « Pire qu’aux Etats –Unis ou presque ». Zoom sur les touristes qui « râlent » contre la nouvelle réglementation, sur l’étonnement des chauffeurs de « coco –taxis » (pousse – pousse tracté par un scooter) qui comme le reste des Cubains viennent seulement de prendre connaissance de cette réglementation publiée le 7 janvier dans la presse officielle. Indiquant que les effets néfastes du tabac ne sont pas une découverte à Cuba puisqu’en 1986 Fidel Castro écrasait son dernier cigare « pour préserver sa forme et donner l’exemple » puis imposait une diminution de la production locale de feuilles de tabac, le journal rapporte qu’il délivra même ce « slogan » lors d’un « discours fleuve » « le meilleur usage à faire d’un paquet de cigarettes et de l’offrir à son ennemi ». D’après le quotidien, « la santé publique a toujours été l’obsession et la fierté du régime » et « avec une espérance de vie de 76 ans le Cubain survole insolemment ses voisins d’Amérique latine ». Pourtant selon le Figaro, les autorités « se sont affolées » en réalisant que le cancer du poumon est devenu la principale cause de mortalité dans l’île où plus de la moitié de la population fume. Rapportant les propos d’un chauffeur de taxi qui prédit « cela ne durera pas longtemps, comme le rhum, le tabac c’est notre culture », le journal fait un historique de la culture du tabac à Cuba, pour observer qu’afin de respecter la tradition le gouvernement a maintenu quatre paquets de cigarettes et autant de cigares dans le livret mensuel de rationnement, pour les personnes nées avant la révolution. Le quotidien qui relève que seuls les anciens fument leur « barreau de chaise » alors que les plus jeunes se sont rabattus sur la cigarette brune sans filtre, signale que toutefois « l’essentiel des havanes part en fumée à l’étranger, rapportant au pays plus de 300 millions de dollars ».
En encart le Figaro évoque « Stupeur et tremblement » chez les organisateurs du 7è festival du havane à quelques jours de son ouverture, ceux-ci craignant que « dans un pays où le cigare constitue une ressource majeure de l’économie (…) l’interdiction de fumer jette un rideau de fumée sur une activité fort lucrative ».