FRANCE : Rapport accablant de l’Académie de médecine  

L’Académie nationale de médecine dans un récent rapport dénonce les « insuffisances chroniques de la politique française en matière de prévention tant en terme de cibles que de moyens financiers. ». Ce rapport a été remis jeudi au président de la République, il préconise une politique de prévention « cohérente et ambitieuse » qui doit s’appliquer dès le plus jeune âge et « sortir la prévention de l’amateurisme et du bénévolat, en la professionnalisant et en la rémunérant justement. » .

Si l’allongement régulier de l’espérance de vie des Français (environ 3,5 mois par an) laisse penser que la situation est généralement satisfaisante, la situation des jeunes Français (15-30 ans) des deux sexes est préoccupante et cela, « en dépit des efforts effectués ». Au sein de l’Union européenne, ils sont ceux qui "fument le plus, meurent le plus d’accident de la situation, se suicident le plus, consomment le plus de somnifères et de tranquillisants, boivent le plus d’alcool, consomment le plus de cannabis, et sont le plus fréquemment contaminés par le virus HIV ».

Selon l’Académie de médecine, l’excès de mortalité prématurée (avant 65 ans) chez les hommes et dans les milieux défavorisés est liée à cinq causes dans la quasi totalité des cas : tabac, alcool, déséquilibre alimentaires, accidents et suicides mais « ces faits dénoncés depuis longtemps n’ont pas suscité de réaction efficace », poursuit l’Académie. qui note également que si les comportements à risque les plus pénalisants des jeunes "apparaissent pendant l’adolescence et sont fortement corrélés », peu a été fait pour en rechercher les causes. (…)

L’Académie de médecine souligne également les inégalités chroniques, géographiques, sociales et sexuelles : ainsi en France, à peine un tiers des fumeuses parviennent à s’arrêter pendant la grossesse, surtout parmi les femmes issues des milieux les plus défavorisés.