Une hausse du prix du tabac incertaine
La nouvelle hausse du prix du tabac, prévue du 5 juillet, s’annonce de plus en plus improbable.Votée par le Parlement à l’automne, la hausse de la fiscalité sur le tabac devait être répercutée sur le prix des paquets, en deux temps, par les cigarettiers. Mais, après une première hausse des prix en janvier (8 à 10 % selon les marques), les industriels jetteraient l’éponge. « Rien n’est encore officiel, indique un spécialiste du secteur. Mais à notre connaissance, aucun fabricant ne va augmenter ses prix. »
Certains fabricants ont déja transmis la liste de leurs futurs prix à la Direction des Douanes, qui gère le monopole de la vente au détail. Reste que la position des fabricants, résumée par un industriel, « s’oriente plutôt vers un statu quo des prix. Et tout le monde en est au même point ». Un concurrent confirme : « La situation est gravissime. Augmenter, c’est se tirer une balle dans le pied. Ce serait suicidaire. »
La question fait débat au sein des directions des cigarettiers. En effet, sur les cinq premiers mois de l’année, les ventes de cigarettes auraient plongé de 25,8 % en volume d’où les réticences des fabricants.
Le président de British American Tobacco France, Alain Fernandes, explique : « Aujourd’hui, j’estime que compte tenu de la baisse du marché, BAT est dans l’impossibilité d’augmenter ses prix en juillet. Nous sommes très en dessous des prévisions les plus pessimistes. Le marché français a perdu 27 milliards de cigarettes en deux ans... »
Après trois augmentation qui ont fait grimper le paquet de malboro de 3.8 € à 5 €, Jean Pierre Raffarin a déclaré préférer la pédagogie pour convaincre des méfaits du tabac et d’en stabiliser la fiscalité.