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Tabac et Cinéma
Le Monde, Libération, l’Humanité, le Canard Enchaîné et le Figaroscope présentent « La splendeur des McElwee »
Le Monde qui souligne que « les méfaits de la nicotine et les centres du mythe familial nourrissent (cet) émouvant home movie tourné au cœur de l’Amérique rurale », évoque une « quête familiale » sur les traces d’un arrière grand père, richissime propriétaire de plantation de tabac en Caroline du Nord, qui fût ruiné par un concurrent. Précisant qu’il y a dans ce film une étude parallèle sur les méfaits du tabagisme, avec une famille qui « s’est massivement ralliée à la profession de chirurgien, opérant les victimes du cancer du poumon », le journal observe que « source de vie économique et d’identité culturelle pour toute une région, l’industrie du tabac en Caroline du Nord est ainsi responsable, du moins partiellement, de la mort de millions d’individus dans le monde, tout en créant de prestigieuses fondations scientifiques pour lutter contre les maladies ». Pour le quotidien, ce film parle de « l’ambivalence de notre rapport au monde » « entre la célébration lyrique et sensuelle des champs de tabac (…) et le savoir mélancolique qu’ils continueront un jour d’exister quand nous serons depuis longtemps réduits en cendre ».
L’Humanité évoque une « histoire de famille », « chronique rurale sur fond d’industrie du tabac », qui offre « un portrait en clair obscur d’une région accro à la clope » et qui « entre humour et autodérision, dévoile l’importance de la cigarette en tant que mode de vie mais également comme moteur économique de la Caroline du Nord ». A noter aussi dans l’Huma une interview de Ross Mc Elwee qui dit « J’espère que mon film ne prêche pas une vision négative de la consommation de tabac. Je fume, beaucoup de personnes fument en sachant que c’est sûrement mauvais. Je voulais explorer les raisons pour lesquelles nous trouvons si agréable de fumer (...) dans un sens on parie avec sa vie ». Interrogé sur « l’hypocrisie généralisée » autour de l’industrie du tabac, il répond « c’est vrai que c’est étonnant de découvrir des personnages affirmer que la cigarette est nocive mais qu’elle concourt à la santé économique de l’Etat. C’est un peu comme la fabrication des armes, même si le tabac ne tue pas à coup sûr. Cette industrie est très dangereuse. Le tabac est partie intégrante de la culture du Sud. C’est un héritage, ce qui permet de justifier de continuer à fabriquer des cigarettes ».
le Figaroscope qui assure que le film est aussi « une interrogation sur une société contradictoire qui a déclaré la guerre au tabagisme d’un côté, tout en célébrant sa culture d’un autre côté », note que « souci généalogique, mensonges économiques, préoccupations écologiques et sanitaires : tout se mêle dans ce documentaire au rythme nonchalant ».
Libération qui a visionné « près de deux heures de témoignages en tous genres », souligne que « tout le monde est réquisitionné dans ce portrait de groupe censé louer la grandeur d’un aïeul …qui fut par ailleurs parmi les premiers responsables de millions de cancers du poumon ! ». D’après le quotidien, toutefois « rapidement les choses se compliquent et Ross Mc Elwee guidé par un sens de l’autodérision proche de Woody Allen, étale ses incertitudes avec une complaisance n’ayant d’égale que la subtilité salutaire qui les véhicule », le cinéaste ayant « en définitive le mérite de se poser plus de questions qu’il n’apporte de réponses »
D’après le Canard Enchaîné le discours « complexe » de Ross McElwee « a quelquefois quelques accents hygiènistes (il faut éradiquer le tabac). Mais cette enquête introspective constitue globalement un bon plan