Quand fumer ne tuait pas.
« Ma blonde et moi » un éditorial de Madame Figaro sous titré « quand fumer ne tuait pas ». D’après l’éditorialiste, « avant qu’on ne tape à la machine des choses désagréables sur des américaines vendues par 20 qui ne parlent même pas ce français de ministère dirigé contre elles, la cigarette avait de la ressource ». Selon elle « fumer ne se résumait pas à cinq euros ou à s’occuper de la loi Evin. C’était plus ambitieux que ça » et elle ajoute « quant à l’effritement de notre capital santé nous avions le temps d’y penser quand on serait moins jeune, pour l’instant on l’était (…) Il y avait des cendriers chez Polac. L’ORTF fumait, le cinéma fumait. Tous les gens qui réfléchissaient ou qui étaient beaux fumaient, le siècle fumait et la terre entière aurait le cancer ». « Maintenant c’est différent » dit elle pour regretter « maintenant on fume mal, on est des parents quand on fume. On pense à plus tard , on est inquiets. Dans les bureaux les salariés partent attraper froid en bas d’immeubles hauts (…) en rendez vous il arrive qu’on descende un vague cendrier d’une étagère quand on ne propose pas un fond de Coca Cola dans un gobelet » avec ce soupir « Dieu que tout cela est devenu laid ». La journaliste qui revendique « mais nous c’était comme la littérature de fumer » avec évocation de Malraux, Sartre, Prévert et Saint Ex , avoue « on avait tort de fumer mais on avait des raisons, on avait eux » alors qu’aujourd’hui « les gens ne savent même plus pourquoi ils fument » et en « plus ils font ça mal, en comptant les cigarettes qu’il leur reste, en calculant ce que ça leur coûte ». Estimant que « la cigarette devient un tout petit peu ridicule » elle reconnaît avoir « beaucoup de respect pour les cigarettes qui voulaient encore dire quelque chose » et dit « je me rappelle, elles faisaient déjà mourir et déjà se sentir en vie » avec cette conclusion « Je ne sais pas mais mon paquet qui ne tuait pas me fait penser à l’amour avant le sida ».