Polonium et tabac
LE NOUVEL OBSERVATEUR qui relate l’histoire du Polonium-210 - dont « un gramme suffit pour occire 10 000 personnes » - « depuis sa découverte par Marie Curie jusqu’à son usage dévoyé par les services secrets russes », souligne qu’en concentration très infime ce redoutable produit est omniprésent dans la nature mais que « les fumeurs absorbent plus de polonium que les non fumeurs, ceci en raison des phosphates légèrement radioactifs employés comme engrais dans les champs de tabac ». Soulignant que d’après une étude américaine, l’inhalation de polonium « naturel » via la fumée de cigarette « compte pour au moins 90% de tous les cancers du poumon relevés chez les fumeurs », l’hebdo précise que des recherches canadiennes effectuées sur des animaux qu’on a forcé à fumer montrent de plus que le polonium inhalé « pénètre le circuit sanguin, provoquant des radiolésions dans les vaisseaux, bloquant les artères, puis causant des attaques d’apoplexie et des crises cardiaques ». D’après le magazine, c’est pour toutes ces raisons que les autorités britanniques avaient décidé en décembre dernier, de lancer une grande campagne antitabac basée sur les méfaits du polonium 210Po, campagne repoussée à plus tard car jugée « peu propice » compte tenu de l’affaire Litvinenko. Et le Nouvel d’Obs d’interroger « En attendant, ne pourrait -on pas demander aux producteurs de tabac de bannir les phosphates radioactifs dans leurs plantations... ? ».