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Le sevrage
« Après la clope, une « vie de cendres » » titre LIBERATION qui explique que « pour les gros fumeurs l’abandon de la cigarette est vécue comme un deuil ». Le journal qui évoque « une insondable tristesse » chez une ex grande fumeuse et note que pour une autre il s’agit de la « fin d’une histoire d’amour et de mort », reprend l’interrogation de la psychanalyste Odile Lesourne « pourquoi est ce difficile de s’arrêter de fumer ? ». Selon elle l’une des manières d’appréhender le phénomène « est d’analyser l’abandon de la cigarette en terme de deuil avec tout le mal être et la souffrance » car « la cigarette est un objet symbolique qui (...) représente la mère des origines (..) qui réconforte mais qui agresse aussi, qui vous fait du mal à chaque fois quelle n’accède pas à votre désir de biberon » et donc « en écho à ces frustrations de la toute petite enfance, on se constitue un Autre avec un grand A, véritable représentant de la mère archaïque ». D’après la psychanalyste, « on organise toute sa vie autour de cet autre soi même (....) le fumeur utilise la cigarette pour tenir la place d’un humain (...) elle vous entoure comme quelqu’un qui vous prendrait dans ses bras ». Observant qu’ainsi pour Marie - France, « 32 ans de Gauloises », la cigarette protège en mettant entre soi et les autres « un écran de fumée », le journal estime qu’on la croit apaisante mais qu’au fond elle stimule pour le travail intellectuel ou la réunion difficile. Odile Lesourne évoque aussi ce deuxième aspect : la cigarette « est bien plus l’autre « ennemi », qui blesse, rend malade, sur laquelle on passe sa colère : on la brûle, on la réduit en centres, on l’écrase » comme pour se venger de la vie ». Evoquant ces pulsions « abyssales » qui poussent à fumer en salle de réa ou dans la cour de l’hosto avec un cancer, le quotidien souligne que « du coup on comprend mieux que l’arrêt du tabac soit ressenti comme un deuil ». Expliquant qu’avec sa disparition « on se sent tout misérable, abandonné » Libé supplie « alors, en ces temps d’interdiction, un peu de pitié pour ceux qui fument et ceux qui tentent d’arrêter », d’autant que comme le dit Françoise - deux paquets par jour - « ça n’est pas drôle de fumer ».
Suivent les témoignages de trois fumeurs
Françoise, 61 ans, enseignante retraitée, deux paquets par jour depuis 44 ans, dit « Le plus difficile dans cette mise en scène sinistre de notre mort annoncée, c’est que cette propagande maladie - cancer met à nu le secret du fumeur, son intime souffrance ». (...) Moi ça me rend très sombre cette infantilisation, oui je ramasserai mes mégots dans la rue, je ne fumerai plus au café, et oui, c’est moi qui suis ridicule quand je me cache à mon âge pour fumer là où c’est interdit. Et franchement je ressens comme une tragédie qu’on essaie de s’opposer à mes pulsions de mort
Bruno, 51 ans, victime d’un infarctus, déclare « c’est difficile à croire mais j’ai fumé ma dernière clope dans la salle de réanimation, à la fenêtre avec la peur de me faire piquer » et il précise « Ensuite (...) j’ai arrêté brutalement (...) en bonne partie par respect pour ceux qui m’ont récupéré vers deux heures du matin ». Indiquant qu’il garde toujours sur lui un paquet de cigarettes, il confie « Là où c’est difficile c’est quand tu sens que tu vas craquer (...) et les occasions ne manquent pas ».
François, 34 ans, deux paquets par jour depuis 17 ans, évoque tout ce qu’il lui faudra faire quand il aura arrêté de fumer « jouer de ses mains libres (...) retourner à la bibliothèque, au cinéma et bientôt au restaurant (...) reprendre l’avion », mais il estime que dans le même temps il faudra « prendre le temps de s’installer dans la durée, l’interminable histoire, accepter ce vide, ce blanc (...) tout ce qu’on faisait partir en fumant ».