Le lobby des cigarettiers au coeur de la République
Marianne a enquêté sur « ces lobbys qui grignotent la République » au nombre desquels les fabricants de tabac, qui « envoient les buralistes au front ». Le journal qui analyse les difficultés des buralistes liées à la hausse du prix du tabac, aux avertissements sanitaires sur les paquets et à l’interdiction de vente aux moins de 16 ans ainsi que leur mouvement de grève, estime que pourtant « quelque chose cloche dans cette affaire, qui rend perplexe plus d’un député, et laisse penser à une subtile et très puissante manœuvre dont les industriels du tabac, jamais à court de coups tordus, ont le secret ». Assurant que la « désinformation fait rage », le journal explique qu’il est faux de dire que la contrebande se développe car la France n’est qu’un pays de transit et faux aussi de dire que les hausses de prix n’ont pas d’effet sur la consommation puisque les chiffres de l’Institut de veille sanitaire prouvent le contraire. Par ailleurs l’hebdo évoque « le « surprenant comportement des débitants de tabac » qui disent ne plus pouvoir obtenir de rendez vous dans les ministères concernés depuis le 6 août et sont aussi en colère du fait de la « brutalité stupéfiante » de la hausse de janvier. Emettant l’hypothèse qu’il est exclu que Bercy ait « pris de front Altadis (…) tant le nombre de fonctionnaires issus de Bercy et peuplant le groupe est important », le magazine juge en revanche possible que le groupe « se soit laissé convaincre par les projets radicaux du gouvernement » parce qu’il est « persuadé que la colère des buralistes, amplifiée par le silence des ministres et alimentée par la Française des Jeux (…) dissuadera pour longtemps le gouvernement de recourir à de nouvelles mesures de lutte antitabac ». « Pur cynisme ? » interroge l’hebdo qui ne se dit pas sûr qu’il s’agisse de cynisme puisque dès l’annonce de l’étiquetage dissuasif Altadis distribuait des cache - paquets et que des pressions ont été exercées sur les députés en pointe dans la lutte antitabac dont la circonscription abrite une usine du groupe. Evoquant les déclarations du cabinet du Premier ministre qui maintient l’augmentation alors que le ministre de la santé « laisse entrevoir un possible report » le journal parle de « double discours qui met les nerfs des buralistes un peu plus à vif… Et fait le jeu d’Altadis ».