Interdiction en Ecosse ?  

Texte original de Maxine Frith, correspondant des Affaires Sociales pour « The Independent » disponible sur le site suivant : http://news.independent.co.uk/uk/po...

En voici un résumé en français :

Ils ont le nombre de fumeurs le plus élevé, les chiffres les plus mauvais concernant le cancer du poumon et l’espérance de vie la plus basse d’Europe de l’Ouest. Aujourd’hui, les Ecossais s’étouffent avec leurs cigarettes au moment où le Gouvernement parle d’interdire de fumer dans les lieux publics.

Les législateurs écossais sont en train d’étudier une proposition d’interdiction de fumer dans les restaurants, les cafés et les espaces clos tels que les centres commerciaux. Il semble que l’Ecosse marche sur les traces de New York qui, depuis maintenant huit mois interdit de fumer dans toute la ville, ainsi que celles de l’Irlande, où fumer dans les cafés sera interdits dès le mois de février.

Le mois dernier à Westminster, le Ministre de la Santé, Melanie Johnson, a écarté le projet d’interdiction. Mais le Professeur Sir Liam Donaldson, Médecin au sein du Gouvernement veut légiférer, affirmant que cela aurait pour effet une chute importante du nombre de morts. Les 18 collèges médicaux royaux, l’Association Médicale Britannique et le journal très respecté The Lancet ont tous manifesté leur opinion l’an passé en faveur d’une interdiction.

Le Gouvernement n’a pas le pouvoir d’interdire de fumer sur le lieu de travail car cette décision est du ressort du Royaume Uni, mais il peut voter une interdiction dans les restaurants, les cafés et les espaces publiques tels que les centres commerciaux, les discothèques et les lieux de loisirs.

Un porte-parole du Gouvernement a affirmé :« Nous ne pourrons prendre de décision qu’après avoir pris en compte le point de vue de toutes les parties concernées ».

L’Ecosse détient l’un des plus grands nombre de fumeurs dans l’Union Européenne, avec 34% d’hommes et 32% de femmes dépendants à la cigarette, contre 28 % d’hommes et 26% de femmes en Angleterre. Les régions les plus pauvres d’Ecosse concentrent un plus gros taux de dépendance, avec 49% d’hommes et 43% de femmes.

Les adolescents Anglais et Ecossais sont aussi nombreux à fumer, avec 1 ado sur 5 accroc au tabac.

Les statistiques ne sont pas réjouissantes avec plus de 13000 morts par an en Ecosse dûs à la fumée, le cancer du poumon et les maladies cardiovasculaires étant les conséquences les plus répandues.

Et le changement de mentalité ne semble pas en marche chez les jeunes, avec des Ecossais qui commencent à fumer à 12 ans et en sont à 40 cigarettes par jour à 15 ans. Et les consommateurs ne sont pas les seuls à vider leurs poches pour acheter leur tabac : l’équivalent de la Sécurité Sociale écossaise dépense environ 140 millions de Livres par an pour traiter les maladies de coeur, cancers et autres effets néfastes de la fumée de cigarette.

Si l’opinion publique semble évoluer positivement depuis l’application drastique de la loi anti-tabac à New York et l’effort fourni par des pays comme la Norvège, la Nouvelle Zélande, le Canada, l’Italie...l’opposition à une interdiction en Ecosse est loin d’être apaisée : Il y a un mois, l’Ecosse a mis en place un système basé sur le volontariat, en demandant à des débits de boisson et de nourriture d’installer une zone non-fumeur. Aujourd’hui, seuls 11% de ces établissements ont appliqué la règle. Cette réaction donne aux ministres un avant-goût de la lutte qui les attend pour imposer une législation. Alistair Don, président du Syndicat Professionnel Autorisé écossais a affirmé : « Cela aurait un impact majeur sur le commerce. Nous perdrons beaucoup de clients. Les cigarettes ne sont pas une substance illégale et c’est bien là le fond du problème ».