Hommes et femmes ne sont pas égaux face au tabac
La femme, qui, grâce à son statut hormonal, bénéficie d’un certain degré de protection naturelle contre les maladies cardiovasculaires, voit cette défense considérablement réduite par le tabac : celui-ci favorise en effet la formation de caillots dans le sang, abîme la paroi des vaisseaux sanguins et contribue à la réduction de leur calibre par le développement des plaques d’athérome.
Chez la femme, fumer multiplie par deux le risque d’infarctus du myocarde et augmente significativement le risque d’accidents cérébro-vasculaires. Ce dernier risque est encore plus important en cas de recours à une contraception orale. De plus, la fumeuse sécrète moins d’estrogènes, ce qui entraîne une baisse de la fertilité : les femmes non fumeuses désirant un enfant sont enceintes plus rapidement après l’arrêt de la contraception que les fumeuses. Enfin, chez les fumeuses, on observe souvent une ménopause anticipée d’environ deux ans et une augmentation de la fragilité osseuse.
Fausses couches et mort subite du nourrisson
Les experts insistent par ailleurs sur les dangers du tabagisme chez les femmes enceintes : on observe en effet une augmentation de la proportion de fausses couches et de naissances prématurées, une baisse du poids de naissance moyen et un risque augmenté de mort subite du nourrisson. Grossesse et tabac sont donc peu compatibles et il faut inciter chaque femme enceinte à rompre définitivement avec le tabac. Mais même si la grossesse est une motivation forte pour s’arrêter de fumer, malheureusement, 25 % des femmes enceintes continuent de fumer et les trois quarts de celles qui arrêtent de fumer pendant leur grossesse reprennent après l’accouchement