Hausse des prix du tabac par François Nourrissier
« La littérature a-t-elle encore une fonction sociale ? » interroge Le Nouvel Observateur qui a demandé à vingt écrivains de rédiger un « J’accuse » à la manière de Zola . Parmi eux , François Nourrissier qui dit réserver son indignation « aux scandales habituels, tolérés - presque confortables ». Toutefois, si selon lui « il y a des scandales de confort comme dans la pharmacopée il y a des médicaments de confort » il y a aussi « des poisons violents, les armes prêtes au crime » Ainsi dit il « la cigarette tue. Elle tue même ceux (les fumeurs dits passifs) qui la fuient » et « elle contribue ainsi à ruiner la sécurité sociale ». Pour « la relever de cette ruine, on augmente le prix du tabac de 15% » observe t-il , pour dénoncer cet « Etat fournisseur exclusif de mort tabagique, assassin monopolistique » qui « finance le traitement de ses victimes en les priant de payer davantage une servitude dénoncée en même temps qu’exploitée ». Considérant que « les discours moraux » de cet Etat à la fois « détrousseur et empoisonneur de contribuables » devraient « soulever l’hilarité », l’écrivain suggère « si l’on n’est pas convaincu » de se « retourner vers les dossiers, pollution, morts de la route, alcoolisme… » pour conclure qu’il « y a de la canaillerie dans ce double langage ».