Etude - témoignage
Dans l’Express un rat de laboratoire prend la parole pour expliquer sa dépendance à la nicotine. « Je suis accro à la nicotine . A chaque bruit de pas annonciateur de ma séance de dope, je me précipite sur le grillage de l’animalerie » avoue t-il, ajoutant qu’avec son museau il doit couper un rayon photoélectrique pour recevoir un « shoot de nicotine », une expérience qu’il a recommencée plus de 20 fois dès le premier jour. Et de confesser « j’ai commencé la nicotine très jeune. A trente quatre jours précisément au début de la puberté. J’étais semblable à n’importe quel adolescent attiré par la nouveauté, inconscient avec le goût du risque ». Il assure « dix jours de suite mes camarades et moi avons reçu une injection quotidienne de nicotine dosée à 0,4mg par kilo de poids » pendant que « le même traitement était appliqué simultanément à une bande rivale, constituée de rats biens plus âgés, de neuf jours nos aînés » . Il dit aussi « Aujourd’hui (…) la différence entre eux et nous est nette » expliquant mettre près de 80 fois en une heure le museau dans le trou pour avoir sa dose alors que « les fainéants de l’autre groupe se découragent au bout de 60 fois seulement ». Pourtant selon lui sa « ténacité ne doit rien au hasard » car les chercheurs de l’Inserm « ont confirmé à travers cette étude que les sujets exposés très tôt à la nicotine devenaient des adultes plus dépendants que les autres ». Selon eux , rapporte le rongeur , « le cerveau se révèle particulièrement vulnérable à cette substance pendant la puberté (…) et ce qui vaut pour un rat vaut pour l’homme… ». L’animal conclut sur l’expérience vécue par 12 de ses congénères, accros à la cocaïne, qui testent la « capacité de la mifépristone ou RU486 –plus connue sous le nom de pilule abortive- à réduire leur dépendance » et qui, de fait, après administration du médicament « ont tous fait beaucoup moins d’effort pour obtenir leur shoot ».