L’interdiction de la promotion et de la publicité en faveur du tabac, a été introduite par le législateur afin de diminuer l’attractivité d’un produit qui tue prématurément la moitié de ces fidèles consommateurs. Cette interdiction concerne bien évidement la publicité directe, affichée et commerciale, mais aussi la publicité indirecte, celle qui n’est pas si flagrante à première vue.

Privés de la manne qui constituait la publicité du tabac, les sociétés productrices de films et de séries, ont trouvé des moyens plus subtils pour contourner cette interdiction.

Une enquête réalisée de l’Institut Ipsos à la demande de la Ligue contre le cancer , sur la présence du tabac au Cinéma, a permis de faire connaitre présence significative et, parfois, massive des produits du tabac dans 180 films diffusés en France entre 2005 et 2010. L’étude pointe une tendance du cinéma à « banaliser l’acte de fumer », en mettant la cigarette en scène dans des situations normales, quotidiennes, alors qu’elle a longtemps été associée à des moments d’angoisse ou de mal-être. Cette normalisation est inquiétante.

Le phénomène n’a pas été étudié avec autant de précision en ce qui concerne les sériés télévisées, mais le principe semblerait être le même. Or, montrer du tabac dans les films et séries ne peut avoir que des conséquences négatives sur l’expérimentation et l’entrée dans le tabagisme des adolescents. On sait que le jeune public est particulièrement influençable. Les adolescents qui regardent des films dans lesquels les acteurs fument sont plus nombreux à expérimenter ce produit. Ce lien a été montré par une étude européenne publiée en 2011, portant sur 16.000 adolescents. Les chercheurs ont trouvé dans le groupe des jeunes les plus exposés au tabagisme à l’écran deux fois plus de fumeurs que dans celui des moins exposés.