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Enquête suisse sur le tabagisme : résultats 2001-2002
Fumeurs : 52% aimeraient ne plus fumer En Suisse, 32% des 14-65 ans fument. 52% d’entre eux souhaitent ne plus fumer, et 9% prévoient même d’arrêter dans le mois qui suit. En fait, pas moins de 19% de la population résidente a déjà réussi à arrêter de fumer durablement. 30% des jeunes de 14-20 ans fument et il semble que leur nombre se soit stabilisé à ce niveau élevé. Ils sont 17% à fumer quotidiennement.
Chez les hommes, la proportion d’anciens fumeurs augmente régulièrement avec l’âge pour atteindre 39% de la population chez les 55-65 ans. Chez les femmes, cette proportion stagne dès l’âge de 35 ans aux environs de 20%. Certains facteurs pourraient expliquer pourquoi les femmes font moins de tentatives ou qu’elles réussissent moins souvent à arrêter de fumer : peur de la prise de poids, charge élevée qui repose sur elles sur le plan professionnel, ménager et/ou familial. Si dans les prochaines années la proportion des anciennes fumeuses continue à stagner dans les classes d’âge mûr, les fumeuses risquent d’être plus nombreuses que ne sont les fumeurs actuellement. Cette perspective n’est malheureusement pas irréaliste : chez les jeunes, les fumeuses sont déjà aussi nombreuses que les fumeurs.
Les fumeurs occasionnels ont une chance à saisir Parmi les 32% de fumeurs dans la population des 14-65 ans, 9% sont des fumeurs occasionnels qui consomment en moyenne 1,5 cigarettes par jour. Ces fumeurs ont de très bonnes chances d’arrêter de fumer s’ils le souhaitent. Les motifs qui ont conduit les anciens fumeurs à arrêter sont divers : alors que « être dépendant » et « prévenir les maladies » sont les plus souvent cités, le conseil du médecin n’est mentionné que par environ 7% des anciens fumeurs. Or les programmes pour arrêter de fumer, les substituts à la nicotine, l’aide des parents ou amis ainsi que le conseil des médecins, du pharmacien ou des spécialistes de la prévention peuvent multiplier les chances de succès par dix.
Sondage à large spectre L’enquête nationale sur le tabagisme a été conduite entre les mois de janvier 2001 et de décembre 2002. Environ 20’000 personnes âgées de 14-65 ans et domiciliées en Suisse ont été questionnées par téléphone. L’enquête a été réalisée sur mandat de l’OFSP par une équipe réunie autour du Professeur Hornung, de l’Institut de psychologie de l’Université de Zurich.
Jeunes : les non-fumeurs ont la cote Presque 40’000 fumeurs quotidiens ont moins de 18 ans. Néanmoins, à l’instar des adultes, une majorité ne fume pas. Ainsi, 60% des 19-20 ans sont des non-fumeurs, soit qu’il n’aient jamais fumé ou qu’ils soient d’anciens fumeurs. L’enquête a montré que les non-fumeurs ont la cote auprès des jeunes : aussi bien les jeunes non-fumeurs que les jeunes fumeurs sont d’avis que les non-fumeurs sont plutôt plus cool, plus attrayants et qu’ils ont plus de succès que les fumeurs. Les jeunes - qu’ils fument ou non - considèrent les fumeurs comme étant plus nerveux, moins satisfaits et moins sûrs d’eux-mêmes que les non-fumeurs.
Une fausse perception de la norme Il n’est pas surprenant qu’environ 48% des fumeurs de 14 à 20 ans pensent qu’ils ne fumeront plus dans deux ans. Mais la réalité est très différente puisque la proportion de fumeurs passe de 6% chez les 14 ans à 25% chez les 15-16 ans, puis à 36% chez les 17-18 ans et à 41% chez les 19-20 ans. La perception erronée qu’ont les jeunes de certaines réalités se manifeste également lorsqu’il s’agit d’estimer la proportion de fumeurs parmi ses amis. Par exemple, une majorité des 16-17 ans pensent qu’au moins la moitié de leurs amis fument. D’autres études avant celle-ci ont régulièrement montré que la proportion des fumeurs est systématiquement et massivement surévaluée par les jeunes. Cette fausse perception de la norme exerce une pression psychologique qui, avec d’autres facteurs, pousse certains à fumer ou à continuer de fumer. Parmi les autres facteurs, il faut citer la famille, ou encore la publicité : il est préoccupant qu’un tiers des 16-17 ans ait reçu un cadeau publicitaire d’un des fabricants de cigarettes. La prévention devient de plus en plus importante. Les résultats de cette enquête confirment que la prévention est placée devant un défi majeur. Les jeunes souhaitant devenir des adultes, ils s’orientent par rapport au monde des adultes. Ainsi, un succès de la prévention chez les jeunes passe par une prévention efficace chez les adultes. En plus des mesures destinées spécifiquement aux jeunes - par exemple le concours Expérience Non-fumeur - d’autres mesures contenues dans le « Programme national pour la prévention du tabagisme 2001-2005 » doivent être mises en place : limitations beaucoup plus strictes de la publicité, augmentation de l’imposition des produits du tabac, protection des non-fumeurs dans les lieux publics, les restaurants et les bars.
Sondage basé sur un échantillonnage stable Cette enquête nationale sur le tabagisme a été conduite entre les mois de janvier 2001 et de juin 2002. Environ 2’300 jeunes âgés de 14 à 20 ans et domiciliés en Suisse ont été questionnés par téléphone. L’enquête a été réalisée sur mandat de l’OFSP par une équipe réunie autour du Professeur Hornung, de l’Institut de psychologie de l’Université de Zurich.
Arrêter de fumer est possible Afin de promouvoir l’arrêt du tabagisme et de favoriser les aides à la désaccoutumance, l’OFSP, l’Association suisse pour la prévention du Tabagisme, la Ligue suisse contre le cancer et la Ligue pulmonaire suisse mènent la campagne « Fumer, ça fait du mal - Let it be ». Elle comporte notamment un programme de sensibilisation et de formation des médecins au conseil bref en cabinet.