Actualités
-
Les buralistes réclament de nouvelles aides - 22/09/2011
-
le tabac et le cinéma - 21/09/2011
-
Problèmes de vessie plus fréquent chez les fumeuses - 20/09/2011
-
Tous unis contre les maladies non transmissibles - 16/09/2011
-
Baisse d’un tiers des fumeurs à New York - 16/09/2011
-
Douanes : saisie de tabac à Chicha - 16/09/2011
-
Tabagisme passif : les enfants plus souvent absents - 13/09/2011
0 ...
750
|
765
|
780
|
795
|
810
|
825
|
840
|
855
|
870
... 3525
Enquete ESCAPAD : les nouveaux chiffres
L’AFP, LIBERATION, LE FIGARO ET LE PARISIEN rendent compte de l’exploitation régionale faite par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies de son enquête Escapad (enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense). (30 000 jeunes de 17-18 ans)
Si l’AFP, LE FIGARO ET LE PARISIEN pointent en titre que les jeunes Bretons ont une consommation plus forte que les autres, LIBERATION estime pour sa part, également en titre, que sur « les drogues : les jeunes brouillent les clichés ».
L’AFP observe que la Bretagne se distingue par des niveaux élevés de consommation d’alcool, de tabac et de drogues, et que l’enquête de l’OFDT « ébranle quelques clichés régionaux comme la toxicomanie en Ile de France ou l’alcoolisme dans la région Nord » . L’OFDT qui indique que « le Nord associe une faible consommation et des ivresses rares tandis que les régions méridionales apparaissent moyennes consommatrices mais enregistrent des ivresses plus fréquentes », note également que l’Est a des « niveaux de consommation et d’ivresse moyens » alors que l’Ouest « cumule un niveau élevé d’usage régulier et des ivresses fréquentes ». Ainsi la Bretagne atteint 15% d’ivresses régulières pour une moyenne nationale de 7% alors que Nord–Pas-de-Calais et Picardie enregistrent respectivement 5% et 4% . Soulignant que la Bretagne a une consommation plus élevée qu’ailleurs d’alcool, de tabac, de cannabis, mais aussi de champignons hallucinogènes et de LSD, l’OFDT relève que le pourtour méditerranéen se signale quant à lui par « une consommation modérée d’alcool et de tabac mais des usages plus fréquents de cannabis et de stimulants » (ecstasy , cocaïne, LSD produits à inhaler). François Beck de l’Observatoire, explique ces tendances par le caractère « festif » de ces régions « où il y a une certaine valorisation des substances psychoactives » avec « un aspect culturel presque historique ». Evoquant l’usage régulier de cannabis, l’AFP souligne qu’il atteint 15% en Languedoc Roussillon, 16% Bretagne et 17% en PACA alors que les taux de consommation quotidienne du tabac s’échelonnent de 48% en Bretagne à 34% en Ile de France, ou selon F. Beck « les usages de produits illicites sont à l’exception du « poppers » tous inférieurs au reste de la France ». F. Beck précise également que « pour l’alcool, en gros ce qu’on observe chez les jeunes traduit ce qu’on va pouvoir retrouver chez les adultes » alors que « le cannabis est un produit très massivement abandonné au passage à l’âge adulte ». Par ailleurs d’après l’étude, « les usages de médicaments psychotropes apparaissent très uniformes sur le territoire ».
« Les jeunes Bretons champions des addictions » titre LE FIGARO qui parle de « véritable spécificité locale » avec sur la façade atlantique un usage régulier d’alcool chez 15 à 20% des jeunes. Affirmant que « cette forte absorption se vérifie dans les régions viticoles » (Aquitaine, Pays de Loire, Rhône Alpes) et qu’elle « reste vivace dans le Centre de la France, les régions rurales, les bourgs isolés », le journal s’écrie « Surprise, Paris et sa région, souvent perçus comme un lieu de fête et d’excès, se distinguent par une faible consommation d’alcool » (10% des jeunes). L’un des auteurs de l’enquête explique « l’Ile de France est une région riche. Les gens sont plus réceptifs aux messages de santé. Ils soignent leur image et boivent moins ». Evoquant les jeunes du Nord qui sont les plus faibles consommateurs d’alcool de France, il souligne « ils cherchent à rompre avec le stigmate de l’alcoolisme » et à faire oublier l’étiquette « ouvrier, chômeur, alcoolique ». Précisant que le Nord compte 42% de fumeurs réguliers mais que la cigarette est moins appréciée des Franciliens, même si « les Parisiens (…) fument plus que les banlieusards », un auteur de l’enquête assure « le tabac est plus présent dans les régions pauvres » comme le Nord « où l’on prête moins attention à son corps et à sa santé ». Pour ce qui concerne le cannabis, le quotidien mentionne une « dernière découverte » sa « consommation pratiquement homogène sur le territoire français » avec une pointe en Bretagne et en PACA, et cette précision qu’en Ile de France les « gros consommateurs » sont aussi nombreux à Paris qu’en Banlieue, où ils sont simplement « plus visibles » car « ils fument dans la rue en bande ». Avec cependant des consommateurs « festifs » plus nombreux dans la capitale. En encadré, Xavier Guillery, médecin addictologue, à l’hôpital de Saint Brieuc évoque une « véritable culture de l’ivresse en Bretagne » et Dominique Dewiite, psychiatre à Brest parle de recherche de « défonce » avec une très forte consommation, à l’anglaise, le week- end.
C’est aussi sur « Les jeunes Bretons (qui) boivent et fument plus que les autres » que titre LE PARISIEN. le journal qui traite le sujet produit par produit, indique que pour le cannabis l’Ouest et le Sud sont en tête, avec cette surprise d’une consommation moins importante qu’on ne l’imaginait en Ile de France (13% des ados ayant fumé au moins dix fois au cours des trente derniers jours). En ce qui concerne les ivresses, le quotidien souligne que la Bretagne est « largement en tête » et que Pays de Loire et Aquitaine viennent en deuxième position alors que Picardie et Nord comptent peu d’ivresses. Evoquant le tabagisme, le journal note que c’est en Ile de France qu’on fume le moins tandis que les niveaux sont très élevés en Poitou Charente et surtout en Bretagne. Sur ecstasy et cocaïne, le Parisien relève une expérimentation plus élevée d’ecstasy en Languedoc Roussillon et en Franche Comté et note que c’est sur le pourtour méditerranéen que la consommation de cocaïne est la plus fréquente (3,1%). Un encadré qui souligne que « les produits hallucinogènes ont la cote » puisque 4,2% des ados de 17 ans y ont déjà goûté. Le journal observe que c’est en Picardie que l’on en prend le moins (2,4%) et en Bretagne que l’expérimentation est la plus forte (5,8%). D’après le quotidien, les jeunes justifient leur choix par « leur bonne image naturelle ». Une interview de François Beck, responsable de enquêtes statistiques à l’OFDT qui note que le score des ivresses des jeunes Bretons est « deux fois plus élevé que la moyenne nationale » (15% ont eu au moins 10 ivresses au cours de l’année) et que « les jeunes Armoricains sont ceux qui testent le plus fréquemment les champignons hallucinogènes » ce qui « s’explique par une tradition culturelle et par un goût prononcé pour la fête ». Il souligne que « l’ivresse est valorisée en Bretagne » et que « la proportion de bars à Brest ou à Rennes est l’une des plus importantes de France » pour préciser que « cette tradition est aussi vivace en milieu rural dans les petits villages d’Ille-et-Vilaine et du Finistère », la bière étant la boisson la plus fréquemment consommée. Selon lui, les principaux lieux de consommation sont « les fest- noz traditionnels, les bars ou les grands rassemblements musicaux dont la Bretagne raffole » sachant que cette région « cultive un charme naturel avec des plans pour faire des « teufs » en forêt de Brocéliande (…) en prenant des substances addictives ». F. Beck explique également cette forte consommation par « une envie de se déstresser dans un climat de compétition élevé entre élèves » car les jeunes « ont plutôt de très bons résultats scolaires dans cette région ».
Pour LIBERATION « Les jeunes brouillent les clichés ». Le journal qui rappelle « les clichés » présentant « les enfants des corons accoudés au comptoir », « les jeunes des cités sous ecstasy » et les « petits Bretons à l’abri de tout ça » indique qu’après cette étude ces représentations « volent en éclat » car selon F. Beck « les zones géographiques les plus consommatrices ne sont pas celles qui présentent les profils sociologiques, économiques et culturels les plus dégradés, comme on aurait pu se l’imaginer ». Affirmant que les auteurs de l’étude s’attendaient à trouver une surconsommation dans les milieux urbains, le quotidien rapporte qu’au contraire, selon F Beck, « en banlieue on consomme moins qu’à Paris, et en Ile de France on consomme moins que dans les autres régions » et Stanislas Spilka, coauteur de l’étude, avance que la moindre consommation d’alcool est « peut être » due à « une grosse proportion de jeunes de religion musulmane » et celle moindre aussi de tabac, peut être, à la proximité de la région avec les « centres de décision en santé publique » et à sa population de « cadres supérieurs plus sensibles aux problèmes de santé ». Evoquant également une moindre consommation d’alcool dans le Nord où les auteurs « pensaient trouver des ados grands buveurs de bière et précirrhotiques », le journal note qu’en revanche la Bretagne est une « terre de prédilection pour toutes les expérimentations ». En ce qui concerne les « poppers » très prisés par les ados franciliens, le quotidien précise que F Beck n’a pas « encore d’explications » sur les raisons de cette consommation. « Seule certitude », selon Libé « quelle que soit la région de France, la consommation de cannabis y est plus élevée que partout en Europe » et F Beck insiste « Selon les produits, il existe des contrastes forts entres régions. Sauf pour le cannabis. C’est un produit transculturel qui fonctionne bien chez les jeunes ». A noter des cartes de la consommation par région, avec cette précision du journal que la consommation régulière chez les jeunes de 17 ans en métropole atteint 39% pour le tabac et 13% pour l’alcool et le cannabis.