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Que penser de la baisse de la consommation annoncée ? (analyse DNF)
Article Europe 1. Fr sur la diminution de la consommation de tabac Les Français fument moins de cigarettes INFO E1 - La consommation s’est effondrée de 5,1% depuis le mois d’octobre.
Pour les associations qui luttent contre le tabagisme, c’est une bonne nouvelle. Depuis le mois d’octobre, la consommation de cigarettes s’est effondrée, en chute de -5,1%, conséquence notamment de la hausse des prix du 17 octobre.
Un seuil psychologique a en effet été franchi : le paquet le plus vendu en France a franchi la barre des 6 euros. De quoi inciter les fumeurs à arrêter la cigarette, ou à acheter du tabac de contrebande. Les professionnels du tabac sont inquiets
Les professionnels du tabac s’inquiètent de cette forte baisse : ils ont en effet le sentiment que, pour la première fois, les Français considèrent que fumer est devenu trop cher et arrêtent la cigarette.
Et ils ne sont pas les seuls à pâtir de cette évolution. Car le gouvernement espérait bien récupérer 600 millions d’euros avec cette hausse des prix annoncée dans le premier plan de rigueur de François Fillon.
Un manque à gagner pour l’Etat
Sauf qu’avec la baisse des ventes, plus de 300 millions de taxes ne rentreront pas dans les caisses de l’Etat. Les ventes de tabac à rouler, moins cher, ont cependant progressé de 4,7%. Une hausse néanmoins insuffisante pour renflouer les caisses de l’Etat, qui touche deux fois moins d’argent sur ce type de tabac.
Reste à savoir toutefois si cette baisse de la consommation de cigarettes sera durable : en général, on observe toujours une baisse dans les mois qui suivent une augmentation des prix. Mais au bout de quelques mois, les niveaux reviennent à la normale.
ANALYSE DE L’ARTICLE PAR DNF
1. L’annonce faite par Europe1 ne renseigne pas sur la source de cette information
2. Une prétendue diminution du nombre de cigarettes vendues n’est pas significative sur 3 mois : il faut observer les ventes sur une année et par rapport à l’année précédente a. D’après le tableau de bord mensuel sur le tabac de l’Office français des drogues et toxicomanies (OFDT) le total de cigarettes vendues entre janvier et novembre 2011 n’a varié que de -1,0% en comparaison avec 2010.
b. Parallèlement, on remarque une augmentation de 5,4% de la consommation de tabac à rouler.
3. Une diminution de consommation ne correspond pas nécessairement à une diminution du nombre de fumeurs qui est l’objectif principal de la politique de santé publique a. Les fumeurs peuvent avoir réduit leur consommation sans pourtant avoir arrêté de fumer
b. Ils peuvent aussi avoir transformé leur consommation de cigarettes pour du tabac à rouler.
c. Ils peuvent enfin avoir eu recours à du tabac de contrebande, mais cela ne peut pas s’affirmer sans preuve
4. L’article d’Europe1 ne cite aucune source et doit donc être analysé avec précaution. En constatant son illustration photographique mettant en valeur une marque connue de cigarettes il n’est pas irrationnel de se demander à qui profite cette information : a. Sans aucune preuve, on essaie d’attribuer la diminution des ventes légales de tabac à une augmentation de la contrebande et on en déduit aussitôt que les recettes de l’État vont être amputées de 300 M€
b. L’objectif de cet article est donc clairement de stigmatiser les augmentations de prix, en les montrant comme responsables et de la contrebande et de la perte de ressources pour l’état.
c. L’article oublie de signaler que, même si le volume de ventes diminue, l’industrie du tabac est toujours gagnante car les coûts de production diminuent et le pourcentage d’augmentation du chiffre d’affaires (6%) est toujours supérieur aux éventuelles diminutions de volume (5.1%)
d. Il en va de même pour les buralistes qui oublient de préciser que, grâce au contrat d’avenir, ils ont aussi l’assurance d’être indemnisés en cas de diminution de leur volume de vente.
5. L’article est rédigé de manière à ridiculiser les associations qui luttent contre le tabagisme en les faisant applaudir, sans les avoir interrogées, à cette régression de consommation pour immédiatement mettre en doute la régression de cette consommation et donc le bienfondé de leur démarche.