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Lettre bimensuelle du 1 novembre 2012 : La lutte contre le tabac dans la tempête à Bruxelles
La lutte contre le tabac dans la tempête à Bruxelles
Chaque année, au sein de l’Union européenne, 650 000 personnes meurent prématurément des conséquences du tabac. C’est dans ce contexte que le Commissaire européen en charge de la consommation et de la santé, John Dalli, a démissionné de ses fonctions, le mardi 16 octobre, à la suite de sa mise en cause dans une enquête de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF). Cette démission, lourde de conséquences, risque de retarder de nouveau la publication d’une nouvelle directive européenne, dont le principal enjeu est l’instauration du paquet neutre.
Il serait reproché à John Dalli d’avoir accepté des contacts avec l’industrie du tabac. Objectif : introduire l’autorisation de vente du Snus (poudre de tabac humide) dans le champ de la directive européenne, alors que celui-ci est seulement autorisé à la vente en Suède. Monsieur Dalli aurait cherché à recevoir une contrepartie financière en échange de cette influence.
Soyons clair, s’il s’avère que le Commissaire a effectivement tenté d’infléchir la directive au profit d’un cigarettier, il est évident que son intégrité est mise en cause et qu’il ne peut plus exercer ses fonctions. Néanmoins, la Commission européenne s’est historiquement engagée contre le tabac et a déjà su faire face aux stratégies de lobbying de l’industrie du tabac.
L’ancien Commissaire confirme sa démission mais affirme vouloir se défendre, en dénonçant de « fausses » charges destinées à l’éliminer. « Aucune preuve n’a permis de conclure que monsieur Dalli a été l’instigateur ou le cerveau opérationnel de cette demande de fonds » et « aucune somme n’a été payée, même en partie », a indiqué le directeur général de l’OLAF.
L’Europe et ses Etats membres représentent une force pour enrayer le tabagisme encouragé par les multinationales du tabac. L’omniprésence de cette affaire dans les médias doit nous permettre de rebondir. A nous de transmettre le bon message au nouveau Commissaire européen par intérim Marcos Sefcovic, afin de réduire la prévalence tabagique des Européens.
D’autre part, dans cette affaire, l’accent n’est pas assez mis sur la grande responsabilité de l’industrie du tabac. Des groupes de pression pro-tabac mènent un combat acharné, avec des moyens financiers puissants pouvant influencer certains Etats, et ce afin de brouiller les pistes. La source de cet épisode, évidement regrettable, provient de la malveillance de l’industrie du tabac et c’est à elle d’en payer le prix fort.
Enfin, l’association DNF apporte tout son soutien à Smoke Free Partnership et à l’European Public Health Alliance (EPHA), à la suite des cambriolages de leurs bureaux, survenus deux jours après la démission du Commissaire européen. Plusieurs ordinateurs ont disparu et des dossiers ont été fouillés. Si la prudence reste de mise, cette coïncidence est pour le moins révélatrice d’un climat bruxellois particulièrement malsain.