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Les buralistes doivent choisir leur camp.

Au lendemain du vote au Sénat de la levée des restrictions à l’achat de tabac à l’étranger, DNF invite les buralistes à se poser les bonnes questions. Le contrôle du tabac en France est une priorité et les buralistes ont tout intérêt à soutenir les politiques de contrôle du tabac plutôt qu’à suivre aveuglément les campagnes de désinformation de l’Industrie du tabac ...

Les associations pour le contrôle du tabac et les buralistes ont un réel intérêt commun. Ils veulent sauvegarder le monopole de la vente du tabac qui permet d’assurer le contrôle de l’offre de tabac. En effet, la vente monopolistique permet un accès réduit à ce produit dévastateur et assure un produit conforme à un minimum d’exigences légales. La levée des restrictions quantitatives d’achat de tabac à l’étranger est une mauvaise mesure qui profite exclusivement à ces industriels dont le seul objectif est de commercialiser un produit qui tue prématurément un de ses consommateurs réguliers sur deux. A l’idée de la libéralisation du marché français, l’industrie ne peut que se frotter les mains en pensant déjà à la vente du tabac sur Internet ou encore à la facilitation de la contrebande dont personne ne peut ignorer qu’ils en sont des acteurs ; en effet, les inscriptions apposées sur les paquets de cigarettes destinés à la France ne permettent pas de confusion avec les paquets vendus en dehors de la France, ce qui implique qu’un tel paquet vendu à prix cassé ne puisse provenir que d’une introduction illégale sur le territoire français nécessairement organisée par son fabricant.

Les fabricants manipulent les buralistes pour parvenir à leurs fins sans pour autant avoir l’intention de soutenir une profession qui représente en réalité un obstacle à la libre commercialisation de leurs produits. DNF qui, avec d’autres associations, participe aux travaux de l’OMS dans un cadre européen et mondial, invite instamment les buralistes à choisir leur camp. Les sujets comme la fiscalité, la, contrebande, font partie de thèmes pour lesquels une réflexion conjointe peut s’avérer fructueuse. Ainsi en est-il de la politique des prix qui n’est pas un frein à l’augmentation du revenu des buralistes et qui pourrait faire l’objet de propositions d’augmentations mesurées pour garantir le revenu de la profession tout en réduisant le volume des ventes.

Relayer l’action des fabricants de tabac lorsqu’ils s’opposent à toute initiative de santé publique tout en réclamant dans le même temps l’aide de l’Etat quand ces fabricants tentent d’affaiblir le monopole de la vente, voilà bien une attitude schizophrène qu’il faudra vite abandonner. Chaque augmentation de prix entraine une augmentation des revenus du tabac. Lorsqu’une forte augmentation des prix (+10%) entraine une diminution de consommation (-3%), les revenus du tabac continuent d’augmenter (+7%). Il ne faut cependant pas négliger, pour les buralistes qui ont des activités annexes, les effets d’une éventuelle perte de clientèle sur ces activités annexes ; ils sont cependant compensés par l’augmentation des revenus du tabac, par les aides de l’Etat dans le cadre du contrat d’avenir et par l’augmentation planifiée des commissions sur le tabac.

Quant à la contrebande, qui ne doit pas être confondue avec les achats transfrontaliers, il serait temps que les buralistes se rendent compte qu’ils auraient meilleur temps à s’associer aux démarches européennes et internationales des associations comme DNF plutôt que de relayer la propagande méprisable de pompiers pyromanes qui ne sont pas leurs amis.

Soutenir les mesures de santé publique, travailler avec les associations qui démontrent chaque jour leur au sein des institutions et des instances internationales, ne plus jouer le jeu de l’industrie, tels devraient être les objectifs d’une profession qui sait depuis longtemps que son avenir dépend d’une véritable reforme de son activité.

Bonne Lecture,

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