Hausse du prix du tabac et consommation.  

« Tabac : cette fois j’arrête » titre la Vie qui estime que « dans la guerre contre le tabagisme, la bataille de la hausse des prix semble à première vue victorieuse chez les plus jeunes mais (qu’) elle induit aussi des effets pervers et échoue chez les gros fumeurs ».

L’hebdo qui affirme que la « cigarette est devenue un luxe qui incite les accros de la nicotine à écraser définitivement leur mégot » précise que depuis janvier les appels à tabac info service se sont multipliés par sept et que dans les services de sevrage c’est « l’embouteillage ».

Le Pr Dubois se félicite « depuis le début de l’année on observe une baisse de 8,2% des ventes de cigarettes (…) et les produits de substitution nicotiniques ont augmenté de 51% ». Soulignant que selon un sondage, 66,8% des Français voient dans le prix du paquet la principale motivation pour arrêter de fumer, le magazine rappelle que l’offensive contre le tabac est lancée depuis mars 2003 avec pour objectif de diminuer d’ici 2008 le tabagisme de 20% chez les adultes et de 30% chez les jeunes, avec cette indication du ministre de la santé que « l’augmentation apparaît comme un facteur déterminant à l’arrêt du tabac ».

Si d’après le journal, le Pr Dautzenberg, président de l’office français de prévention du tabagisme, dénonce les promesses d’arrêt des hausses fiscales sur le tabac, le Pr Lagrue, tabacologue, s’inquiète « trop d’augmentation entraîne des effets pervers » à commencer par les trafics, et il précise que « si la hausse des prix est efficace pour la prévention et pour dissuader les jeunes (…) les gros fumeurs dépendants, eux, sont prêts à acheter à n’importe quel prix ». Or selon lui les plus dépendants sont souvent les gens défavorisée et il dénonce « les taxes sont injustes et antisociales », une opinion partagée, selon la revue, par le Pr Molimar, fondateur de la société de tabacologie qui assure que « l’augmentation du prix du tabac a une incidence sur la manière de fumer et suscite des pratiques encore plus nocives comme rouler des cigarettes à partir de mégots, fumer jusqu’au filtre ou aspirer de plus grosses bouffées ». Notant que ces deux médecins « plaident pour une « approche scientifique de la lutte contre le tabac et le développement de l’aide aux gros fumeurs », le journal conclut que si « l’augmentation a une incidence certaine sur les petits fumeurs, la guerre contre le tabagisme est loin d’être gagnée ».