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Les lycéens ne fument plus, ils vapotent

Le nombre de lycéens qui fument est en fort recul en 2018, d'après l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Les jeunes, comme leurs aînés, s'essaient en revanche à la cigarette électronique, parfois même avant d'avoir fumé leur première cigarette classique.

Plus d'un lycéen sur deux a déjà essayé une cigarette électronique en 2018, contre un sur trois en 2015.
Plus d'un lycéen sur deux a déjà essayé une cigarette électronique en 2018, contre un sur trois en 2015. (Shutterstock)
Publié le 12 juin 2019 à 16:37

Années lycées, années rebelles : premier amour, première cigarette. Mais pour être plus proche des tendances actuelles, il faut renouveler son imaginaire avec une touche électronique.

« L'image du cowboy Marlboro est largement dépassée aujourd'hui. Si on veut être rebelle, est-ce qu'[on ne prendrait] pas plutôt une e-cigarette ? », s'interroge Stanislas Spilka, l'un des auteurs de l'étude EnCLASS, « Enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances », publiée ce mardi par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

D'après les chiffres de l'OFDT, on note en effet un recul de l'usage du tabac chez les jeunes : le taux d'expérimentation des lycéens passe de 61 % en 2015 à 53 % en 2018. La consommation quotidienne passe sous les 20 %. Tandis que le vapotage gagne du terrain : un peu plus de la moitié des lycéens ont expérimenté la cigarette électronique l'année dernière, contre un tiers en 2015.

Le tabac n'est plus tendance

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Ces chiffres confirment les tendances du Baromètre de Santé Public France pour l'année 2018 , publié à l'occasion de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai. L'agence nationale se félicitait déjà d'une baisse de 1,6 million de fumeurs en deux ans. Une donnée qui prend en compte non seulement ceux qui ont arrêté de fumer, adultes pour la plupart, mais aussi ceux qui ne deviennent pas fumeurs, c'est-à-dire les jeunes qui n'entrent pas dans le tabagisme.

Chez les adultes, la cigarette électronique est le moyen le plus utilisé pour arrêter de fumer, parmi les patchs et autres substituts nicotidiques. « Comme observé depuis son arrivée sur le marché au début des années 2010, l'e-cigarette attire principalement les fumeurs », selon le bulletin épidémiologique publié à la même occasion par Santé Public France.

Vapoter chez les jeunes, un préalable à fumer ?

Reste que l'augmentation de l'usage expérimental et régulier de cigarettes électroniques a de quoi inquiéter chez les lycéens, cette population étant encore trop jeune encore pour se sevrer du tabac.

Phénomène surprenant en effet : l'année dernière, 9,8 % des lycéens ont déjà vapoté avant même d'avoir fumé, alors qu'ils n'étaient que 3,7 % dans ce cas en 2015. Et parmi ceux qui fument des deux façons, plus d'un sur dix a d'abord fumé électronique, avant de le faire de la façon classique.

Vapoter pousserait-il alors les jeunes à fumer ? Le lien entre e-cigarette et tabac a fait l'objet de nombreux travaux, parfois contradictoires. Plusieurs études parues ces dernières années concluent cependant que les craintes ne sont pas fondées. Dernière en date, une vaste enquête sur plus de 15 ans menée au Royaume-Uni, qui observe que le déclin de la cigarette ne s'est pas atténué avec le développement de la cigarette électronique, d'où l'absence de causalité selon les auteurs.

Les effets encore mal connus de l'e-cigarette

Si l'effet sur la santé du tabac est bien connu, notamment chez ceux qui fument dès le plus jeune âge , ceux de la cigarette électronique sont encore mal connus. Comme il n'y a pas de combustion de tabac, l'e-fumeur n'est pas exposé aux substances toxiques de la cigarette, dont les goudrons, mais il l'est tout de même à la nicotine, substance qui entraîne la dépendance.

Outre-Atlantique, l'usage de la cigarette électronique chez les lycéens a bondi de plus de 75 % en 2018, poussant la Food and Drug Administration (FDA) à mettre 'toutes les options sur la table' pour endiguer le phénomène .

« Nous devons prendre des mesures fortes pour protéger nos enfants de ces produits très puissants », avaient solennellement averti les autorités sanitaires américaines en décembre, mettant en garde contre la nocivité de la nicotine sur des cerveaux en développement.

A la même période, la star des cigarettes électroniques , l'américaine Juul, faisait son arrivée en France. Selon le directeur de l'OFDT Julien Morel d'Arleux, c'est tout un « faisceau de politiques publiques » qui expliquent la « désaffection » des jeunes français pour le tabac. Parmi elles : les paquets neutres, qui rendent l'emballage bien moins attractif pour les jeunes . Difficile de dire de même pour la cigarette électronique.

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Sources AFP, Reuters

Les Echos

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