En matière de tabagisme, la France est toujours l’un des mauvais élèves en Europe. Avec 34 % de fumeurs, elle est loin devant la Grande-Bretagne qui n’en compte que 20 %. Certes, le nombre de personnes fumant tous les jours recule (de 29,1 % en 2010 à 28,2 % en 2014), mais certains chiffres restent préoccupants. Exemple : 17,8 % des femmes fument toujours au troisième trimestre de leur grossesse et 37,8 % des ouvriers chaque jour – contre 18,9 % des cadres.
Tels sont quelques-uns des enseignements du baromètre santé 2014 sur le tabac de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), dévoilés mardi 24 février, fruit d’une enquête téléphonique menée du 11 décembre 2013 au 31 mai 2014 auprès d’un échantillon représentatif de plus de 15 000 personnes âgées de 15 à 75 ans.
Plus de la moitié des 15-24 ans a essayé d’arrêter la cigarette en 2014, contre 41 % en 2010
« Nous devons faire en sorte que la cigarette devienne un objet inhabituel », a souligné mardi la ministre de la santé Marisol Touraine. « Notre objectif est que les enfants qui naissent aujourd’hui soient la première génération de non-fumeurs. » Le ministère souhaite par ailleurs diminuer le nombre de fumeurs de 10 % d’ici à 2019. Chaque année, le tabac tue environ 73 000 personnes en France.
Bonne nouvelle toutefois, 29 % des fumeurs ont essayé d’arrêter en 2014, plus qu’en 2010 (25 %). Et plus de la moitié (54 %) des jeunes fumeurs de 15 à 24 ans a tenté d’arrêter en 2014, contre 41 % en 2010.
L’enquête de l’Inpes accorde cette année une place particulière à la e-cigarette et à ses usages. On s’en doutait, les chiffres confirment l’engouement pour le vapotage. Développée en Chine au milieu des années 2000, la e-cigarettte est apparue en France au début des années 2010. 12 millions de personnes l’ont essayée (25,7 % des personnes interrogées) en 2014, presque six fumeurs sur dix (57,8 %). Les plus jeunes l’expérimentent davantage (45 % des 15-24 ans). Et 6 % des gens vapotent, soit 3 millions de personnes, dont plus de la moitié tous les jours ; 9 % le font depuis plus d’un an.
Où vapote-t-on ? Pour 84 % au domicile, 77 % à l’extérieur (dont 36 % au travail), 27 % dans les lieux de convivialité (restaurants, bars, boîtes de nuit).
Pour la grande majorité des vapoteurs (82 %), la e-cigarette peut aider à arrêter de fumer, selon cette enquête même si ceux qui vapotent depuis plus d’un mois tireraient 54 bouffées par jour. Sur l’ensemble des vapoteurs, 15 % ont arrêté le tabac, au moins temporairement, soit 0,9 % de l’ensemble des 15-75 ans. « Cela peut paraître faible, explique François Bourdillon, directeur général de l’Inpes, mais cela représente 400 000 personnes, ce qui n’est pas rien. »
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