Après l’analyse des résultats de 2014, l’enquête « Escapad 2017 » est une plongée dans les usages en matière de consommation de produits psychoactifs — licites et illicites — chez les jeunes de 17 ans, à partir de questionnaires posés aux 43 892 filles et garçons qui ont participé à l’étude lors de leur journée défense et citoyenneté.
Parmi les évolutions depuis l’étude de 2014, on observe une baisse globale de tous les indicateurs : que ce soit l’expérimentation — au moins un usage dans la vie — de drogue, ou leur usage récent ou régulier.
Sur tout le territoire, la consommation d’alcool reste très importante, mais elle est en recul. Cela vaut aussi pour la consommation régulière (dix verres dans le mois) et pour les « alcoolisations ponctuelles importantes » (API, en anglais binge drinking). Alors que la France est toujours la plus grosse consommatrice de cannabis en Europe, l’usage de cette drogue chez les jeunes est lui aussi en léger recul.
Enfin, le tabagisme chez les jeunes a baissé de 7 points depuis l’enquête 2014, il est à son niveau le plus bas depuis le début des enquêtes Escapad en 2000. A l’exception du cannabis, dont l’expérimentation concerne près de 40 % des jeunes de 17 ans, toutes les autres substances illicites n’ont été expérimentées que par moins de 4 % des adolescents.
L’expérimentation de l’alcool et du tabac toujours élevée
Si l’expérimentation du tabac est en baisse moyenne de 9,4 points entre 2014 et 2017, le produit reste largement diffusé (en violation de la loi) parmi les jeunes de 17 ans qui ont répondu à l’enquête : 59 % d’entre eux ont déjà expérimenté le tabac, avec un pic à 66,5 % en Bretagne.
Mais c’est l’alcool (lui aussi théoriquement interdit aux mineurs) qui décroche la palme, puisqu’en matière d’expérimentation il a été goûté au moins une fois par 85,7 % des adolescents de 17 ans, avec un pic à 94 % en Corse et de 93,7 % en Bretagne.
Parmi les chiffres qui ressortent par région, on observe une plus forte proportion d’expérimentation d’amphétamines ou d’ecstasy (ou MDMA) en Bretagne, là où les jeunes Occitans ont plus volontiers essayé les champignons hallucinogènes (4 %). La substance qui occupe la première place partout sur le territoire, même s’il y a des disparités, est le cannabis : en moyenne, 39 % des jeunes de 17 ans ont déjà essayé d’en fumer. La proportion monte à près de 45 % en Bretagne et en Nouvelle-Aquitaine, et à 47 % à La Réunion.
Cannabis chez les Sudistes, alcool en Bretagne
En Occitanie, tous les indicateurs pointent un profil de surconsommation, toutes substances confondues. La région est au-dessus de la moyenne pour tout à l’exception notable des niveaux d’usages réguliers de boissons alcooliques et de tabac. En ce qui concerne le cannabis, les jeunes Occitans sont à 4 points au-dessus de la moyenne de l’expérimentation, et à 1,4 point pour l’usage régional (mais qui équivaut à 19 % de plus que le reste de la métropole).
C’est chez les jeunes Bretons que l’on observe la plus forte proportion de jeunes qui ont connu au moins trois API dans le mois écoulé, avec 21,8 %. Cela place la région dans le peloton de tête — juste derrière les Pays de la Loire, avec 22 % — malgré une forte baisse par rapport aux chiffres de 2014 (de 15 points).
Contrairement aux clichés sur le nord de l’Hexagone, ce sont trois régions du Nord et du Nord-Est qui présentent des résultats inférieurs à la moyenne nationale. Inversement, c’est dans les régions de l’Ouest et du Sud-Ouest (Bretagne, Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine) et dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Bourgogne-Franche-Comté, que l’on trouve au moins deux indicateurs supérieurs à la moyenne. Côté écart à la moyenne, la région Centre-Val de Loire ne se distingue dans aucun des indicateurs et reste toujours proche de la moyenne hexagonale.
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